Page 5 - Hermone Notice historique3_1989
P. 5
LA GENÈSE D'UNE HISTOIRE
Il est une chapelle sur la montagne, posée là comme un phare. Elle
attire les regards des croyants et les pas des pèlerins. On dit, de la vallée
comme de la plaine : « On va aux Hermones » ! Car il s'agit bien de Notre-
Dame d'Hermone.
Depuis 500 ans, cette chapelle monte sa garde de sentinelle en l'honneur
de la Mère de Dieu. Les paroissiens de Vailly l'ont construite, constamment
entretenue, réparée, et même reconstruite après les tempêtes. Ils la vénèrent
comme un trésor de Dieu à eux confié et célèbrent avec fierté, en cette année
de grâce 1989, le cinquième Centenaire de sa présence et de leur fidélité.
Le nom de Vailly apparaît pour la première fois dans un acte de 1250
où il est cité en même temps que Lullin, Orcier, Marclaz, Concise et Tho-
non. Ces paroisses sont reconnues dépendantes de l'abbaye d' Ainay, à
Lyon.
L'abbaye bénédictine d' Ainay possédait nombre d'églises dans ce qui
était alors le diocèse de Genève. En 1113, elle avait fondé à Genève même le
prieuré de Saint-Jean-l'Evangéliste, près de la porte de Cornavin. En 1135,
des religieux de ce prieuré desservent les paroisses de Lullin et Vailly. En
1136, ils sont à Bellevaux. Mais déjà en 1090, on trouve à Lullin d'autres
religieux, bénédictins également, dépendants de l'ancienne abbaye de Saint-
Victor de Genève.
Ces moines venaient évangéliser les populations qui se trouvaient là.
Bien avant leur arrivée, des communautés humaines s'étaient établies dans
cette vallée où coulent la Follaz et le Brevon. La première implantation
humaine dans le secteur de Vailly dut avoir lieu dans la combe où se situe
aujourd'hui le village de La Côte. Les hommes y trouvaient là un endroit
orienté au soleil levant et à l'abri des vents du nord ; un ruisseau leur four-
nissait la force nécessaire pour faire marcher moulins, battoirs et martinets.
Sur la mappe sarde de 1730, le village de La Côte revêt plus d'impor-
tance que le chef-lieu lui-même. En ce dernier, on relève l'église, le presby-
tère et ses dépendances, une importante chènevière paroissiale au lieu et
place du cimetière actuel, le tout dominant un ensemble de quelques mai-
sons. La configuration du village d'aujourd'hui ne ressemble en rien à celle
qui figure au cadastre d'alors : l'église était orientée à l'est, beaucoup plus
petite que l'actuelle, et le presbytère occupait l'emplacement du bâtiment
mairie-écoles. •
3