Page 20 - Hermone Notice historique3_1989
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                  Le deux juillet,  fête  de  la Visitation de Notre-Dame,  une procession conduite
                  par les  Pères jésuites sortit de  Thonon de  grand matin pour se  rendre à Her-
                  mone.  Là-haut  messe,  prédication  et  chants  en  l'honneur  de  Marie.  M.  de
                  Maugny,  dans sa vie  de  Mgr  de  Granier,  écrit  que  ce  jour-là une  femme  fut
                  guérie  miraculeusement.
                       L'évêque tomba gravement malade à Thonon le  14 août ; il  était épuisé.
                  Il  voulut être ramené  à  Annecy,  mais  il  mourut en cours de  route le  17  sep-
                  tembre.  François  de  Sales,  son  coadjuteur,  se  trouvait  alors  en  mission  à
                  Paris auprès  du  roi  de  France  Henri  IV  ; c'est  sur le  chemin  du  retour  qu'il
                  apprit  le  décès  de  son  évêque  à  qui  il  allait  devoir  succéder.
                       Ni Claude de  Granier, ni François de  Sales ne montèrent en pèlerinage à
                  Hermone.
                       D'après les  visites  pastorales  des  17e  et  18e  siècles,  l'intérieur  de  la  cha-
                  pelle  apparaît  assez  pauvre ;  on  se  contentait  du  strict  nécessaire  pour  le
                  culte.  C'est  que  l'argent  est  rare  en  Savoie  à  cette  époque.  Cependant  la
                  dévotion à Notre-Dame ne  faiblit  pas.  La tradition rapporte,  qu'au cours du
                  18e  siècle,  un  infirme  était  monté  péniblement  avec  ses  béquilles  ;  guéri  sur
                  place,  il les  laissa  à  la  porte  de  la  chapelle  et  redescendit  sans  elles.

                   1792
                       Les  armées  françaises  envahissent  la  Savoie.  Le  culte  catholique  est
                  désormais interdit sur tout le  territoire.  A  Hermone,  on se  dépêche d'enlever
                  la  statue  et  de  la  dissimuler  dans  une  maison  amie,  en  attendant  des  jours
                   meilleurs.· Dans  son  opuscule  sur  N.-D.  d'Hermone,  le  Père  Léon  Buffet
                  écrit  (page  15)  :
                       «  Le  pauvre mobilier  fut  caché  sous  de  la  paille,  et  grâce  peut-être à  la
                   bonne  volonté  d'un  agent  de  la  Révolution,  le  bâtiment  fut  inscrit  sous  le
                   nom  de  chalet  :  il  bénéficiera  de  son  éloignement  et  de  sa  solitude.  »
                       Qui  était  cet  agent  de  la  Révolution  ?
                       M.  l'abbé  Constant  Morel-Vulliez,  originaire  de  Vailly  et  décédé  en
                   1979  a  rédigé  la  biographie  -  inédite  -  de  son  arrière  grand  oncle :  le
                   sculpteur  François  Ducret  (1806-1889)  du  hameau  de  Ouatapan,  près  des
                   Charges.
                       François  avait  un  oncle,  Matthieu  Ducret,  syndic  de  Vailly,  et  à  son
                   sujet  l'abbé Constant  écrit  :  «  Matthieu  Ducret  fut  syndic  pendant la  Révo-
                   lution.  Pour sauver  les  biens  curiaux de  la paroisse,  il les  prit  à son  nom et


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