Page 3 - Coeurs Vaillants Num 35
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RESUME XVI. — La parole de Dieu n’est pas enchaînée militaire r II leur plaisait et peu à peu le soldat du
Vous avez déjà lu il y a quelques mois Christ avait fait la conquête des soldats de César.
la très belle histoire du petit Marc, inti Paul était toujours en prison ! Paul leur avait appris la grâce que Dieu donne à ceux
tulée « Un petit gars de VEvangile ». Depuis près de deux ans il attendait son tour detre
Elle avait pour auteur le cardinal Lié- qui croient. Plusieurs étaient devenus chrétiens. Tous
nart, le grand évêque de Lille, dont le dio jugé par César. Alais il ne perdait pas son temps. Et avaient raconté dans leur voisinage ce que disait l'étrange
cèse est l'un de ceux qui comptent le plus s’il n'avait senti son poignet serré par la chaîne qui
de Cœurs Vaillants. l’attachait à un soldat, son gardien, il aurait presque prisonnier.
C'était une histoire qu’il avait lui-même Et, de jour en jour, les visiteurs plus nombreux,
racontée jadis aux enfants de son patro oublié qu’il était prisonnier. curieux d’abord, puis gagnés à la Foi, demandaient à
nage lorsqu’il était jeune prêtre. On lui avait permis de louer une maison. 11 pouvait
Mais le petit Marc a grandi. Paul le baptême chrétien. Sa maison était devenue
Après la Pentecôte, il reçoit le baptême y recevoir des visites. comme une Eglise.
avec trois mille personnes et devient le dis Alors au lieu de porter l’évangile à travers le monde, Un jour, Marc en venant voir Paul trouva la maison
ciple de Saint Pierre, Saint Jean et Saint
Paul, qui fut converti sur le chemin de Da il avait tout simplement continué à domicile son apos vide. 11 s’informa. Paul avait été enfermé à la prison
mas. tolat. impériale. Pourquoi ?
Il vient à Rome avec Pierre et les pre
miers chrétiens lui demandent de consigner Les soldats du prétoire connaissaient tous ce prison Marc, un peu inquiet, se rendit à la prison et obtint
par écrit toute l’histoire de Jésus. nier qui n’était pas comme les autres. A tour de rôle des soldats la permission de descendre au cachot de
ils avaient été ses gardiens. Paul.
Il montra l’enthousiasme de la foule, les disciples En leur présence, Paul avait reçu ses visiteurs; tantôt — Que vous est-il arrivé, Père ? dit-il en entrant.
nombreux qui croyaient en Jésus, le Messie et les douze des juifs, ses compatriotes, venus de la synagogue voi — Rien de fâcheux, Marc, au contraire. Mon tour
Amis dont le maître fit ses habituels compagnons. sine pour discuter âprement avec lui sur le Messie, et est enfin venu d’être jugé par César. J’ai comparu devant
En face d'eux, il mit en scène les Pharisiens hypo tantôt des chrétiens, ses frères, avec qui son cœur dé son tribunal pour un premier interrogatoire. Alors on
crites et jaloux, s’acharnant à les faire me gare ici jusqu’à la sentence.
tomber dans leurs pièges. — Dieu soit béni ! Je craignais autre
Après cela, il raconta le voyage que fit chose.
Jésus pour venir à Jérusalem célébrer la — Et quoi donc ?
dernière pâque de sa vie, ses derniers mi Les 66Cœurs Vaillants” — Qu’en voyant tant de monde chez
racles et ses derniers discours dans la vous l’autorité romaine ait eu peur d’un
Ville Sainte, le complot des Princes des complot, ou bien qu’elle fût mécontente
Prêtres contre lui. la trahison de Judas, savent dire : Merci *
le procès, le Calvaire sanglant, et puis la
Résurrection Triomphale.
Ce n’était pas la vie complète de Jésus, Mes chers Cœurs Vaillants,
suivie jour par jour et dans tous ses dé
tails comme aurait pu l’écrire un savant CELLE belle histoire, n'est-il pas vrai, que celle du petit Marc
historien, mais plutôt un tableau très devenu par la suite Le Lion du Seigneur !
simple et très vivant où Marc déroulait Et comme elle est bien racontée !
comme un film de cinéma les plus belles Plusieurs d'entre vous m'ont dit qu'elle les avait émus et vi
scènes de la mission de Jésus, sans em
brasser des dates, ni risques d’égarer son rement intéressés.
lecteur à travers la géographie. C'est très bien de me le dire à moi et de me l'écrire, mais
Et, quand il eut fini d’écrire, Marc réu ne croyez-vous pas que ce serait encore plus gentil de le
nit autour de lui les principaux chrétiens dire à l'auteur éfninent qui aime tant vos âmes d'enfants.
de Rome pour leur lire son évangile.
D’abord, ils écoutèrent ravis ce beau ré Oui, n'est-ce pas ?
cit dans lequel ils reconnaissaient les vrais Eh bien ! voici ce que je vous propose :
souvenirs de PRr-e. Mais soudain, ils tres Voulez-vous rédiger, en votre nom personne! et au nom de
saillirent. tous vos camarades lecteurs de Cœurs Vaillants, une lettre
Marc rapportait comment Jésus, ayant
pour la première fois annoncé sa pas de remerciement à Son Eminence le cardinal Liénart ?
sion douloureuse, Pierre l’avait pris à Vous l'arrangerez comme vous l'entendrez, avec votre style La parole de Dieu n’est jamais
part et lui avait fait des remontrances à vous, et vous me l'enverrez avant le 8 septembre. Je me enchaînée
et comment Jésus lui avait adressé ce ferai une joie de faire parvenir toutes celles qui le mériteront contre les chrétiens. Je craignais, j'avais
reproche sévère : tort.
— Arrière Satan ! car tes sentiments à Son Eminence le Cardinal. — Oui, Marc. Pourquoi craindre ? Mon
ne sont pas ceux de,Dieu, mais ceux d’un Alors, c'est entendu? Je compte sur vous. procès est en bonne voie. Déjà le gouver
homme. JACQUES CŒUR. neur romain de Judée a reconnu que les
Entre eux, quelques-uns des assistants juifs de Jérusalem m’avaient arrêté sans
murmurèrent, JVlarc n’y prit pas raison et sans que j’aie rien fait de mal.
gards—, , le Le rapport qu’il a envoyé à l’Em-
,... ij ffwiie pièce voûtée; dans
coffres de bois d’ébène, des diamants, p pereur me déclare innocent. Ici
émeraudes scintillent de mille feux... ‘ . — bordait dans des prières ardentes et des entretiens fami je n’ai pas d’ennemis. Ma cause est juste. César est juste.
Les deux hommes veulent obliger l viers, le baiser de liers. Dans quelques jours je serai libre, et j’irai revoir mes
faut à faire mourir un pauvre bébé nèl
après cela, il serait libre et riche. Ce juif, d’aspect chétif, mais dont le regard s’animait chrétiens dans tous les pays où je les ai laissés.
Mais Atchi est chrétien et bien qu’à ci d’une flamme si vive quand il parlait de Jésus, les avait — Père, reprit Marc, comment faites-vous pour ne
mort sous les Coups d’étrivières dont oi j i, -„,,r tout de suite intéressés.
frappe, il refuse de commettre ce crime. la <.our, vint jamais voir l’avenir en noir ?
Aurelius meurt subitement au cours d' et voyant Pierre Ils avaient appris son histoire, le miracle du chemin
discussion avec ses complices. Pend[ dît ■ de Damas qui l’avait changé de persécuteur en apôtre, —■ En noir, -Marc ? Un disciple de Jésus-Christ ne
qu’on emmène son corps, l’un des bt ’ . et les voyages périlleux qu’il avait faits, presque seul, doit jamais voir l’avenir en noir, pas même du fond
veaux, lej jeune Caïus, profondément fra.de Nazareth. Mais d’un cachot ! Regarde. Je suis prisonnier. Est-ce fâcheux ?
du courage d’Atchi, lui propose de le s««inds pas Ce que tU pour porter la doctrine au loin. Mais non. La parole de Dieu n’est jamais enchaînée.
ainsi qu’une vieille esclave nègre. ïcc mnrmnro? Avec son rude langage, son indomptable énergie, son
trois s'enfuient à travers la forêt. murmures. cœur si tendre, Paul n’avait-il pas quelque chose de
ils rencontrent Augustin, le fameux éi sa lecture, arriva (.4 suivre.) A. Liénart.
que d'Hippone. qui les emmène chez un
ses amis. Atchi est bien soigné, en att< . , .
daût l'arrivée de son père, averti par étions et à jurer :
Wstin. t vous parlez, s, LE PAYSAN IRASCIBLE
Lucilius a ouvert largement les b;'rent en ^'sant ’ les charades de
dans un geste d’accueil et de tendre ‘aut Pas raconter
Atcni se jette sur la poitrine paterm FRANBEL
— Oh ! père, pardônne-moi ! Marc reprit :
— C’est fait, mon fils, mon cher fi! Pierre lui-même W Iï|on fwemijzr--eit une rruWc
Atchi laisse couler ses larmes tandis ricin de repentir rT|on cLewc 4e rrteMvoe.rTjoritnrtô
Lucilius le tient embrassé sur son co Aert a. meAurec & -tcm|xô. Ton
■ïoul cuJéc., une cÂaùne. mesure
La première émotion un peu cah t dans un cercle
Tous s’asseyent sur le banc circulaire avers les siècles, t|’68.4ofeat. trtri <5ang& de mon [mcmkr
et tout vandé ae mon AeconzL
« coin du philosophe » et on évoque à IT] on -entier; à- cftototo fU deô
sir les terribles heures passées dans la ■ais vous le dire. ----- enarget rnerriora&Gtô_
verne du Trésor. écrit les vrais,
— Je me demande, dit Caïus, ce omposer l’Evan- f)’69 Cebt incorvteètoS&rriervt mon premicr
tfuc dzdjre rrm Second auriAuhénair
sont devenus les autres membres de Le père Antoine voit peu, dit le chemineau Le chemineau s'affale ITjon. entier porte ia maidon ôuréor, doi
secte... Libentius... ’avenir, puissent des voleurs partout. en se levant. sur le tronc du pom
— Libentius n’est plus, dit Lucilius ; sur un rocher, — Que fais-tu là ? — Oui... oui... on ta mier, si lourdement que VOIR SOLUTIONS SUR. _
l’ai appris au moment de partir. En rre, j’ai tout dit, crie-t-il à un chemi connaît, dit l'irascible nombre de pommes — Le
Antoine. Tu guignais encore vertes — tom
neau assis au pied d’un
e est sincère et de ses pommiers. mes pommes ! bent dans l’herbe.
Et il lui donne une — Te voilà bien GRAPHITE ET COULEURS
— Je me reposais un grande poussée. avancé, père Antoine J

