Page 3 - Coeurs Vaillants Num 35
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CŒURS VAILLANTS (26-8-34)             ■ .. ....!____ _ _ I... . ..............   ..!...  ,.... TT 1 ,....  !..... 'V'1"      (Z75)   ?
















                               RESUME                    XVI. — La parole de Dieu n’est pas enchaînée  militaire r II leur plaisait et peu à peu le soldat du
                    Vous avez déjà lu il y a quelques mois                                         Christ avait fait la conquête des soldats de César.
                  la très belle histoire du petit Marc, inti­  Paul était toujours en prison !       Paul leur avait appris la grâce que Dieu donne à ceux
                  tulée « Un petit gars de VEvangile ».  Depuis près de deux ans il attendait son tour detre
                    Elle avait pour auteur le cardinal Lié-                                        qui croient. Plusieurs étaient devenus chrétiens. Tous
                  nart, le grand évêque de Lille, dont le dio­  jugé par César. Alais il ne perdait pas son temps. Et   avaient raconté dans leur voisinage ce que disait l'étrange
                  cèse est l'un de ceux qui comptent le plus   s’il n'avait senti son poignet serré par la chaîne qui
                  de Cœurs Vaillants.                 l’attachait à un soldat, son gardien, il aurait presque   prisonnier.
                    C'était une histoire qu’il avait lui-même                                        Et, de jour en jour, les visiteurs plus nombreux,
                  racontée jadis aux enfants de son patro­  oublié qu’il était prisonnier.         curieux d’abord, puis gagnés à la Foi, demandaient à
                  nage lorsqu’il était jeune prêtre.    On lui avait permis de louer une maison. 11 pouvait
                    Mais le petit Marc a grandi.                                                   Paul le baptême chrétien. Sa maison était devenue
                    Après la Pentecôte, il reçoit le baptême   y recevoir des visites.             comme une Eglise.
                  avec trois mille personnes et devient le dis­  Alors au lieu de porter l’évangile à travers le monde,   Un jour, Marc en venant voir Paul trouva la maison
                  ciple de Saint Pierre, Saint Jean et Saint
                  Paul, qui fut converti sur le chemin de Da­  il avait tout simplement continué à domicile son apos­  vide. 11 s’informa. Paul avait été enfermé à la prison
                  mas.                                tolat.                                       impériale. Pourquoi ?
                    Il vient à Rome avec Pierre et les pre­
                  miers chrétiens lui demandent de consigner   Les soldats du prétoire connaissaient tous ce prison­  Marc, un peu inquiet, se rendit à la prison et obtint
                  par écrit toute l’histoire de Jésus.  nier qui n’était pas comme les autres. A tour de rôle  des soldats la permission de descendre au cachot de
                                                      ils avaient été ses gardiens.                Paul.
           Il montra l’enthousiasme de la foule, les disciples   En leur présence, Paul avait reçu ses visiteurs; tantôt   — Que vous est-il arrivé, Père ? dit-il en entrant.
          nombreux qui croyaient en Jésus, le Messie et les douze   des juifs, ses compatriotes, venus de la synagogue voi­  — Rien de fâcheux, Marc, au contraire. Mon tour
          Amis dont le maître fit ses habituels compagnons.  sine pour discuter âprement avec lui sur le Messie, et  est enfin venu d’être jugé par César. J’ai comparu devant
           En face d'eux, il mit en scène les Pharisiens hypo­  tantôt des chrétiens, ses frères, avec qui son cœur dé­  son tribunal pour un premier interrogatoire. Alors on
          crites et jaloux, s’acharnant à les faire                                                           me gare ici jusqu’à la sentence.
          tomber dans leurs pièges.                                                                             — Dieu soit béni ! Je craignais autre
           Après cela, il raconta le voyage que fit                                                           chose.
          Jésus pour venir à Jérusalem célébrer la                                                              — Et quoi donc ?
          dernière pâque de sa vie, ses derniers mi­  Les 66Cœurs Vaillants”                                    — Qu’en voyant tant de monde chez
          racles et ses derniers discours dans la                                                             vous l’autorité romaine ait eu peur d’un
          Ville Sainte, le complot des Princes des                                                            complot, ou bien qu’elle fût mécontente
          Prêtres contre lui. la trahison de Judas,   savent dire : Merci *
          le procès, le Calvaire sanglant, et puis la
          Résurrection Triomphale.
           Ce n’était pas la vie complète de Jésus,                         Mes chers Cœurs Vaillants,
          suivie jour par jour et dans tous ses dé­
          tails comme aurait pu l’écrire un savant     CELLE belle histoire, n'est-il pas vrai, que celle du petit Marc
          historien, mais plutôt un tableau très        devenu par la suite Le Lion du Seigneur !
          simple et très vivant où Marc déroulait       Et comme elle est bien racontée !
          comme un film de cinéma les plus belles       Plusieurs d'entre vous m'ont dit qu'elle les avait émus et vi­
          scènes de la mission de Jésus, sans em­
          brasser des dates, ni risques d’égarer son    rement intéressés.
          lecteur à travers la géographie.              C'est très bien de me le dire à moi et de me l'écrire, mais
           Et, quand il eut fini d’écrire, Marc réu­    ne croyez-vous pas que ce serait encore plus gentil de le
          nit autour de lui les principaux chrétiens    dire à l'auteur éfninent qui aime tant vos âmes d'enfants.
          de Rome pour leur lire son évangile.
           D’abord, ils écoutèrent ravis ce beau ré­    Oui, n'est-ce pas ?
          cit dans lequel ils reconnaissaient les vrais   Eh bien ! voici ce que je vous propose :
          souvenirs de PRr-e. Mais soudain, ils tres­   Voulez-vous rédiger, en votre nom personne! et au nom de
          saillirent.                                   tous vos camarades lecteurs de Cœurs Vaillants, une lettre
           Marc rapportait comment Jésus, ayant
         pour la première fois annoncé sa pas­          de remerciement à Son Eminence le cardinal Liénart ?
          sion douloureuse, Pierre l’avait pris à       Vous l'arrangerez comme vous l'entendrez, avec votre style   La parole de Dieu n’est jamais
         part et lui avait fait des remontrances        à vous, et vous me l'enverrez avant le 8 septembre. Je me         enchaînée
         et comment Jésus lui avait adressé ce          ferai une joie de faire parvenir toutes celles qui le mériteront   contre les chrétiens. Je craignais, j'avais
         reproche sévère :                                                                                    tort.
           — Arrière Satan ! car tes sentiments         à Son Eminence le Cardinal.                             — Oui, Marc. Pourquoi craindre ? Mon
         ne sont pas ceux de,Dieu, mais ceux d’un       Alors, c'est entendu? Je compte sur vous.             procès est en bonne voie. Déjà le gouver­
          homme.                                                                       JACQUES CŒUR.          neur romain de Judée a reconnu que les
           Entre eux, quelques-uns des assistants                                                             juifs de Jérusalem m’avaient arrêté sans
         murmurèrent, JVlarc n’y prit pas                                                                     raison et sans que j’aie rien fait de mal.
         gards—, ,                     le                                                                     Le rapport qu’il a envoyé à l’Em-
              ,... ij ffwiie pièce voûtée; dans
         coffres de bois d’ébène, des diamants,   p                                                           pereur me déclare innocent. Ici
         émeraudes scintillent de mille feux...   ‘   . —  bordait dans des prières ardentes et des entretiens fami­  je n’ai pas d’ennemis. Ma cause est juste. César est juste.
          Les deux hommes veulent obliger l viers, le baiser de   liers.                           Dans quelques jours je serai libre, et j’irai revoir mes
         faut à faire mourir un pauvre bébé nèl
        après cela, il serait libre et riche.           Ce juif, d’aspect chétif, mais dont le regard s’animait  chrétiens dans tous les pays où je les ai laissés.
          Mais Atchi est chrétien et bien qu’à ci     d’une flamme si vive quand il parlait de Jésus, les avait   — Père, reprit Marc, comment faites-vous pour ne
         mort sous les Coups d’étrivières dont oi j i, -„,,r   tout de suite intéressés.
        frappe, il refuse de commettre ce crime. la <.our, vint                                    jamais voir l’avenir en noir ?
          Aurelius meurt subitement au cours d' et voyant Pierre   Ils avaient appris son histoire, le miracle du chemin
         discussion avec ses complices. Pend[ dît ■   de Damas qui l’avait changé de persécuteur en apôtre,   —■ En noir, -Marc ? Un disciple de Jésus-Christ ne
         qu’on emmène son corps, l’un des bt ’    .   et les voyages périlleux qu’il avait faits, presque seul,   doit jamais voir l’avenir en noir, pas même du fond
        veaux, lej jeune Caïus, profondément fra.de Nazareth. Mais                                 d’un cachot ! Regarde. Je suis prisonnier. Est-ce fâcheux ?
        du courage d’Atchi, lui propose de le s««inds pas Ce que tU   pour porter la doctrine au loin.  Mais non. La parole de Dieu n’est jamais enchaînée.
         ainsi qu’une vieille esclave nègre. ïcc mnrmnro?   Avec son rude langage, son indomptable énergie, son
         trois s'enfuient à travers la forêt.   murmures.  cœur si tendre, Paul n’avait-il pas quelque chose de
          ils rencontrent Augustin, le fameux éi sa lecture, arriva                                 (.4 suivre.)                  A. Liénart.
        que d'Hippone. qui les emmène chez un
        ses amis. Atchi est bien soigné, en att< .   , .
        daût l'arrivée de son père, averti par étions et à jurer :
        Wstin.                        t vous parlez, s,            LE PAYSAN IRASCIBLE
          Lucilius a ouvert largement les b;'rent en ^'sant ’                                                  les charades de
        dans un geste d’accueil et de tendre ‘aut Pas raconter
        Atcni se jette sur la poitrine paterm                                                                             FRANBEL
          — Oh ! père, pardônne-moi !  Marc reprit :
          — C’est fait, mon fils, mon cher fi!  Pierre lui-même                                                  W Iï|on fwemijzr--eit une rruWc
          Atchi laisse couler ses larmes tandis   ricin de repentir                                                rT|on cLewc 4e rrteMvoe.rTjoritnrtô
        Lucilius le tient embrassé sur son co                                                                      Aert a. meAurec & -tcm|xô. Ton
                                                                                                                   ■ïoul cuJéc., une cÂaùne. mesure
          La première émotion un peu cah  t dans un cercle
        Tous s’asseyent sur le banc circulaire   avers les siècles,                                              t|’68.4ofeat. trtri <5ang& de mon [mcmkr
                                                                                                                   et tout vandé ae mon AeconzL
        « coin du philosophe » et on évoque à                                                                      IT] on -entier; à- cftototo fU deô
        sir les terribles heures passées dans la   ■ais vous le dire.                                              ----- enarget rnerriora&Gtô_
        verne du Trésor.                écrit les vrais,
          — Je me demande, dit Caïus, ce   omposer l’Evan-                                                      f)’69 Cebt incorvteètoS&rriervt mon premicr
                                                                                                                   tfuc dzdjre rrm Second auriAuhénair
        sont devenus les autres membres de             Le père Antoine voit  peu, dit le chemineau   Le chemineau s'affale   ITjon. entier porte ia maidon ôuréor, doi
        secte... Libentius...          ’avenir, puissent   des voleurs partout.  en se levant.  sur le tronc du pom­
          — Libentius n’est plus, dit Lucilius   ; sur un rocher,   — Que fais-tu là ?   — Oui... oui... on ta  mier, si lourdement que   VOIR SOLUTIONS SUR. _
        l’ai appris au moment de partir. En  rre, j’ai tout dit,   crie-t-il à un chemi­  connaît, dit l'irascible  nombre de pommes —   Le
                                                                         Antoine. Tu guignais  encore vertes — tom­
                                                      neau assis au pied d’un
                                       e est sincère et  de ses pommiers.  mes pommes !    bent dans l’herbe.
                                                                          Et il lui donne une   — Te voilà bien      GRAPHITE ET COULEURS
                                                       — Je me reposais un  grande poussée.  avancé, père Antoine J
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