Page 6 - Coeurs Vaillants Num 31
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                         Vous avez déjà lu il y a quelques mois la très   s’agit de parcourir à pied l’île tout entière. Dans chaque  tenté de regretter Jérusalem et la maison de ses parents.
                       belle histoire du vêtit Marc, intitulée « Un petit
                       gars de l’Evangile ».                   bourgade, on s’arrête, on parle aux Juifs qu’on y ren­  Alors, il s’aperçut que son corps était fatigué, il se
                         Elle avait pour auteur le cardinal Liénart, le   contre et aussi aux païens, on essaie de les convertir.  représenta comme terribles et épouvantables les dangers
                       grand évêque de Lille, dont le diocèse est l'un de   Marc est heureux quand il a réussi et il souffre quand  qu’ii allait rencontrer dans ce nouveau pays sauvage
                       ceux qui comptent le plus de Cœurs Vaillants.
                         C’était une histoire qu’il avait lui-même ra­  il ne réussit pas. Mais les missionnaires travaillent avec  vers lequel il voguait. Et il tomba dans un profond
                       contée jadis aux enfants de son patronage lors­  tant d'ardeur que le gouverneur romain entend parler  découragement. II n’était qu’apprenti. Il n’avait pas
                       qu’il était jeune prêtre.               d’eux. 11 veut les voir et les entendre et il les fait  encore l'âme intrépide qu’il faut au missionnaire pour
                         Mais le petit Marc a grandi.
                         Après la Pentecôte, il reçoit le baptême avec   appeler chez lui. Barnabé et Paul ne manquent pas une  persévérer dans la rude vie qu’il mène. Aussi quand il
                       trois mille personnes et devient le disciple de   si belle occasion. Ils viennent, bien résolus à convertir  débarqua sur le rivage, où Barnabé et Paul voulaient
                        Saint Pierre et ds Saint Jean.         le gouverneur. Justement, ce gouverneur avait près de  prêcher Jésus, Marc déclara qu’il n’irait pas plus loin.
                         Tous les témoins des miracles que les Apôtres
                       font chaque jour au nom du Christ se rendent                                        Ses compagnons insistèrent, mais il ne voulut pas les
                       bien compte qu’il y a en eux une force supérieure.                                  écouter. Alors ils le laissèrent seul, ils s’enfoncèrent bra­
                         Mais ils comptaient aussi beaucoup d’ennemis                                      vement sans lui dans le pays inconnu qu’ils voulaient
                       et le plus acharné de tous était Saul.
                         Sur le chemin de Damas une force surnaturelle                                     gagner à Jésus-Christ. Et Marc tristement attendit le
                       le jette à terre tandis qu’une voix lui dit ced                                     passage d’un navire pour rentrer chez lui, à Jérusalem,
                       paroles: « Je suis Jésus que tu persécutes. ».                                      près de ses parents.
                         Saul est vaincu: « Seigneur, que voulez-vous
                       que je fasse f >                                                                       Allait-il perdre sa vocation ?
                         Et Saul allait devenir l’apôtre Saint Paul.
                         Pierre, de son côté, continue sa vie d’apostolat.                                           XI. — Marc répare sa faute
                       Paul, en compagnie de Bamabé, vient au secours
                       des chrétiens de Jérusalem déprimes par une                                            Il y avait deux ans que Marc était rentré à Jérusa­
                       grande famine.
                                                                                                           lem chez ses parents, mais il n’y était pas heureux. Le
                                                                                                           souvenir de Paul et de Barnabé, qu’il avait abandonnés
                    Marc, à cette occasion, revit son oncle. Il entendit. de
                  ses lèvres le récit de tout ce qu'on faisait à Antiôthe.                                 en route, lui revenait sans cesse. Sa conscience lui repro­
                                                                                                           chait d’avoir été lâche et de rester là tranquillement
                  La vie de missionnaire lui parut belle. C'était si beau
                  de s’en aller ainsi loin de sa famille, pour sauver des                                  chez lui, quand d’autres voyageaient au loin et risquaient
                                                                                                           leur vie pour porter partout l’Evangile. Mais il avait
                  âmes, pour aller apprendre à de pauvres païens que le                                    perdu courage et il attendait.
                  Bon Dieu les aime, qu'il a envoyé son Fils sur la terre
                                                                                                              Un jour pourtant son âme fut profondément remuée.
                  pour eux et que celui-ci a offert sa vie en sacrifice sur                                La nouvelle venait d’arriver que Barnabé et Paul étaient
                  la Croix pour leur ouvrir le Ciel ! < J’ai déjà 30 ans,                                  revenus de leur lointaine mission et montaient à Jéru­
                  se dit Marc, et je n’ai encore rien fait pour Jésus. Je vis                              salem pour faire connaître aux Apôtres les beaux résul­
                  tranquille ici chez moi. tandis qu’il y a des millions
                  d’hommes qui ne connaissent que les faux dieux. Il faut                                  tats obtenus. Ce fut un grand événement. Tous les
                  que moi aussi j’aille leur porter la lumière car Jésus l’a   lui une espèce de sorcier païen qui prétendait faire des   chrétiens de Jérusalem se rassemblèrent pour écouter
                  dit : La moisson est abondante, mais les ouvriers peu   miracles. Celui-ci, craignant que le gouverneur ne se   le récit de Paul : les miracles, les conversions, la ferveur
                  nombreux. »                                 laissât convaincre, se mit à contredire tout ce qu’affir­  des chrétiens et aussi les souffrances du missionnaire,
                    Alors un jour il prit son oncle à part et lui dit :  maient Barnabé et Paul. C’était comme un duel entre   obligé souvent de fuir d’une ville à l’autre et qui même,
                    — Je voudrais être aussi missionnaire, je voudrais par­  le diable et Dieu. Marc, anxieux, les écoutait. Soudain,   un jour, avait été lapidé et laissé pour mort sur le
                  tir avec vous.                               Paul, fixant le sorcier dans les yeux, lui dit : « Puisque   terrain.
                    Barnabé lui prit la main :        j       tu t’opposes à Dieu, tu vas devenir aveugle. » Et aussi­  . Devant des hommes si courageux, Marc se sentait
                    — C’est bien, lui dit-il. Si tu as le cœur généreux, si tu  tôt le sorcier perdit la vue et se mit à chercher à   'tout honteux et la plupart des auditeurs manifestaient
                  es prêt à tout quitter, viens avec nous, tu prêcheras  tâtons quelqu’un qui le conduisît par la main. Ce mira­  leur admiration. Mais pas tous. 11 y a toujours des gens
                                                                                                           qui ne sont pas contents ! Et il y avait à Jérusalem
                  comme nous, l’Evangile, tu seras pauvre, ce sera dur,   cle frappa tellement le gouverneur qu’il se fit aussitôt
                  mais Jésus sera ta récompense.              chrétien. Marc, témoin de pareils succès, n’était-il pas   des chrétiens qui critiquaient tout ce que faisait Paul.
                                                                                                           Tandis que les autres se réjouissaient d’apprendre le
                    Et quelques jours après, Marc, le cœur brisé mais  vraiment un heureux missionnaire ?
                  résolu, embrassa son père et sa mère et parti pour                                       succès de la mission dans les pays païens, ils criaient
                                                                 Oui, mais pourtant une tentation terrible s'empara  que toutes les conversions ne valaient rien et que les
                  Antiocihe avec Barnabé et Paul.             de lui.
                    11 était missionnaire.                                                                 chrétiens de Paul étaient de mauvais chrétiens, parce
                                                                 Barnabé et Paul avaient décidé de quitter l’île de  que Paul les avait baptisés sans les obliger à pratiquer
                                                              Chypre et d’aller porter l’Evangile dans un pays sau­  la loi de Moïse. Si on les avait écoutés, personne
                          X. — Marc, apprenti missionnaire
                                                              vage dont Marc connaissait à peine le nom. Il s’embar­  n’aurait, pu devenir chrétien sans commencer par se faire
                    La vie du missionnaire est belle, mais elle est dure.  qua donc avec eux; mais au lieu de regarder comme  juif et par observer tous les usages juifs !
                     Marc n’en vit d’abord que la beauté.     eux, de tout son cœur, en avant vers les âmes qu’il   C’était une erreur. Pierre, le Chef des Apôtres, qui
                     II aimait les longues étapes, au grand air libre, en  fallait sauver, il laissa rentrer dans son cœur le souvenir  présidait l’assemblée, se leva, fit taire ces injustes cri­
                  compagnie de Barnabé et de Paul, il aimait les haltes  de tout ce qu’il avait quitté, il regarda en arrière et fut  tiques, loua Paul et Barnabé, « ces hommes qui ont
                  qu’on faisait, vers le milieu du jour, sous                                                          exposé leur vie pour le nom de Notre-Sei-
                  l’ombre fraîche, près des fontaines à                                                                gneur Jésus-Christ », et leur donna, par
                  l’entrée des villages, et, le soir, l’hospi­                                                         écrit, une approbation qui leur permettrait
                  talité qu’on trouvait chez les braves gens         rçECRÈTXTION                                      de continuer chez les païens leur œuvre
                  du pays. Et puis les hautes cimes du                                                                 magnifique.
                  Liban dont on suivait la chaîne, et la mer   LE CLOWN LONG-COU                                        Alors Paul et Barnabé se disposèrent à
                  qu’on apercevait de là-haut toute bleue,                                                             repartir et, dans le cœur de Marc, il y eut
                  étaient pour lui des spectacles nouveaux
                  qui l’enchantaient.                                                                                  un grand combat.
                                                                                                                        Impérieuse, la voix de sa conscience lui
                    Au terme du voyage, à Antioche,                                                                    disait de partir avec eux. Mais il essayait
                  nouvelle joie. Une foule de pauvres                                                                  se discuter. Comme c’est dangereux de dis­
                  païens, attirés par Ijévangile, demandant                                                            cuter avec sa conscience! On trouve toutes
                  à devenir chrétiens. 11 faut des catéchis­                                                           sortes de mauvaises raisons : « A quoi
                  tes pour les instruire, leur raconter la                                                             bon, se disait-il, recommencer une expé­
                  vie et la mort de Jésus, ses miracles, sa                                                            rience qui a si mal réussi ? et puis est-ce
                  doctrine. Marc aime à leur parler de                                                                 que Barnabé et Paul voudront encore de
                  Jésus. Il est heureux de voir les yeux de                                                            moi ?... »
                  ses auditeurs briller de joie quand il leur
                  apprend que Dieu les aime. Il ne sent                                                                 (A suivre.)
                  pas sa fatigue quand il s'agit de les pré­                                                                              A. Liénart.
                  parer au baptême. C’est si bon d’être
                  missionnaire ! On est si content quand
                  on fait du bien !                                                                                             ATTENTION
                    Un jour vient où l’Esprit-Saint choisit                                                               à nous donner votre chan­
                  Barnabé et Paul pour entreprendre de                                                                    gement d’adresse pour les
                  nouvelles conquêtes. Ils doivent aller con­                                                             vacances.
                  vertir les habitants de l’île de Chypre.                                                                 Certains de nos abonnés n’ont
                  Marc ne sera pas de trop et il part avec                                                                pas lu attentivement ce que
                  les grands missionnaires. Nouveau spec­                                                                 nous avons dit bien souvent :
                  tacle : la mer dont les flots puissants                                                                   Avec chaque demande de
                  soulèvent et secouent le navire, l’immen­                                                               changement d’adresse, avoir
                  sité devant laquelle Marc se sent tout                                                                  soin de nous envoyer :
                  petit, et puis la vie qu’on mène sur le                                                                   1° La bande du dernier nu­
                  bateau et les manœuvres des marins qui                                                                  méro reçu ;
                  s’occupent de la voilure, du gouvernail                                                                   2° Un franc de timbres.
                  ou des ancres. Tout l’intéresse, mais sur­                                                                Les lettres qui nous sont
                  tout cette terre qu’il voit grandir à l’ho­  Procurez-vous une boîte d'allumettes suédoises. Découpez les figures 1 et 2. Collez   parvenues jusqu’à présent sans
                  rizon et le port où il doit débarquer :   la figure 1 sur le derrière de la boîte (fig. 3) et la figure 2 sur le couvercle, après   timbres ou sans bande n’ont pu
                  Salamine, dans l’île de Chypre.   avoir enlevé dans le haut une bande de 0 m. 01 de haut (fig. 4). Ensuite, replacez   recevoir de suite.
                                                    la boîte dans son couvercle et poussez-la avec le doigt. Vous verrez alors le cou du
                    Alors c’est vraiment la mission. Il       clown s’allonger démesurément d’une manière comique.
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