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LA PRINCESSE QUI VOULAIT LA LUNE                                     13

          — Je sais ce qu’on peut faire : tendons des        — Si vos sages ne peuvent pas cacher la lune,
        rideaux de velours noir par-dessus tous les jardins   c’est, qu’il est impossible de la cacher, dit-il. Mais
        du palais, fabriquons une tente de cirque.         qui a expliqué comment obtenir la lune ? C’est la
          Le roi fut dans une telle fureur qu’il se mit à   princesse Lénore. Par conséquent la princesse
        battre des bras comme un moulin à vent.            Lénore est plus sage que vos sages et elle en sait
          — Des rideaux noirs empêcheraient l’air de       plus long qu’eux sur la lune. Je vais l'interroger.
        passer, dit-il, et Lénore retomberait malade.         Et avant que le roi ait pu l’arrêter, il se glissa
          Il fit venir le Mathématicien Royal.             hors de la salle du trône et monta le grand escalier
          Le Mathématicien Royal arpenta la salle en       de marbre jusqu’à la chambre de la princesse.
        cercle, puis en carré, et enfin il s’arrêta.
          — J’ai trouvé ! dit-il. Donnons des feux d’arti­    a princesse était couchée, mais elle ne dormait
        fice tous les soirs dans le parc. Nous aurons des   L  pas. Elle regardait par la fenêtre la lune qui
        quantités de fontaines d’argent et de cascades d’or   brillait dans le ciel. Et dans sa main brillait la
        et quand les fusées éclateront, elles rempliront le   lune que le Fou lui avait apportée. Celui-ci prit
        ciel de tant d’étincelles qu’il fera clair comme en   une mine attristée.
        plein jour et que la princesse Lénore ne pourra       — Oh ! Princesse Léonore, demanda-t-il d’un ton
        pas voir la lune.                                  affligé, comment la lune peut-elle briller dans le
          Le roi se mit à trépigner de colère.             ciel alors qu’elle est suspendue à votre chaîne d’or ?
          — Les feux d’artifice empêcheraient la prin­        — C’est tout simple, bêta ! dit-elle. Quand je
        cesse de dormir et elle retomberait malade.        perds une dent, une autre pousse à sa place,
           II renvoya le Mathématicien Royal.              n’est-ce pas ? Et quand le Jardinier Royal coupe
           Quand il regarda par la fenêtre, la nuit régnait   les fleurs du jardin, d’autres fleurs viennent
        au-dehors et le bord lumineux de la lune se mon­   prendre leur place.
        trait à l’horizon. Terrifié, il se précipita sur la   — J’aurais dû y penser, répondit le Fou, car
        sonnette pour appeler le Fou.                      c’est la même chose pour la lumière du jour.
           — Joue-moi quelque chose de bien triste,           — Et pour la lune aussi, ajouta la princesse.
        dit-il, car lorsque la princesse verra la lune, elle   Je suppose que c’est la même chose pour tout.
        retombera malade.                                     Sa voix devint très basse et finit par s’éteindre.
           Le Fou joua du luth.                             Le Fou vit que la princesse était endormie et il la
           — Qu’ont dit vos sages ?                         borda doucement.
           — Ils n’ont trouvé aucun moyen de cacher la        Mais avant de quitter la chambre, il s’approcha
        lune sans risque de rendre la princesse malade,     de la fenêtre et adressa un clin d’œil à la lune,
        répondit le roi.                                    car le Fou avait eu l’impression que la lune lui
           Le Fou joua tout doucement un autre air.         avait, la première, fait un clin d’œil.







                                                                                 CONNAISSEZ-VOUS
                                                                                     CES COIFFES ?
                                                                                   Les coiffes provinciales sont
                                                                                 encore très populaires, et vous les
                                                                                 connaissez sûrement presque tou­
                                                                                 tes. On les porte encore dans les
                                                                                 réunions folkloriques, les fêtes, les
                                                                                 pardons. Vous en avez déjà vu ou
                                                                                 vous en verrez au cours de vos
                                                                                 vacances dans telle ou telle région
                                                                                 de France.
                                                                                   En voici quelques-unes, numé­
                                                                                 rotées de 1 à 10, et leur liste.
                                                                                 Essayez de mettre devant chaque
                                                                                 nom le numéro correspondant.
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       BOULONNAISE..........  NORMANDE........... BRESSANE........... SABLAISE........... LORRAINE........... BRETONNE DE
       GUINGAMP......... BRETONNE BIGOUDEN......... ALSACIENNE......... ARLÉSIENNE......... SAVOYARDE.......
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