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RUCHE DADANT               217
         non sans en attribuer la première idée à Huber1, la
         ruche à cadres que la majorité des Américains em­
         ploient encore aujourd’hui à peu près telle quelle.
           Un autre apiculteur du même pays, Quinby, qui
         s’occupait d’abeilles depuis l’année 1830, et avait
         adopté la ruche Langstroth dès son apparition, pu­
         bliait, en 1853,1a première édition de son ouvrage Les
         Mystères de l’Apiculture expliqués, dans lequel nous
         trouvons la description d’une ruche Langstroth modi­
         fiée par lui1 2. Cette ruche différait de celle de l’inven­
         teur en ce que sa construction était simplifiée et que
         les cadres, réduits au chiffre de huit pour la chambre
         à couvain, étaient un peu plus grands dans les deux
         dimensions3.
           Cette ruche Quinby fut adoptée par un grand
         apiculteur français établi aux Etats-Unis, M. Ch.
         Dadant, qui lui fit subir quelques modifications de
         détail et porta le nombre des cadres à onze. Il l’a
         décrite dans son Petit cours d’Apiculture, paru en 1874 ;
         depuis lors elle a fait son chemin en Europe, et c’est

            1.  Voir The Hive and Honey Bee, par L.-L. Langstroth, édition
         de 1876, p 14 L’auteur de ce monument de littérature apicole, arrivé
         à un âge très avancé, a confié à M. Ch. Dadant la tâche d’en faire
         une réimpression revisée et complétée par lui. Elle a paru en anglais
         en 1889 et en français en 1891, sous le nom de L’A beille et la Ruche.
         Cette dernière a déjà eu quatre éditions.
            2.  Mysteries of Bee-Qeeping explained by M. Quinby, practical
         bee-keeper, 1853.
            3.  En 1868, Quinby revint à la ruche à feuillets de Huber, c’est-
         à-dire qu’au lieu de suspendre les cadres dans une caisse, il donna
         à leurs montants une largeur d’un pouce et demi (38 mm.), de façon
         qu’ils se touchaient en formant des deux côtés des parois continues,
         puis il les assujettit sur le plateau au moyen de crochets engagés
         dans une rainure. Des panneaux recouvraient le dessus des cadres
         et la fermeture de la ruche était complétée par deux autres parmeaux
         analogues à nos partitions. Le tout était relié par une corde. Cette
         ruche, décrite dans le Quinby’s New Bee-Keeping de L.-C. Root,
         gendre de Quinby, a été adoptée par ce dernier et par d’autres grands
         apiculteurs, tels que J.-E. Hetherington.
            Un Italien a présenté, comme de son invention et sous le nom de
         ruche Giotto, une assez mauvaise imitation des ruches de F. Huber
         et de M. Quinby
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