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'EPROUVE un double plaisir à présenter aux lecteurs
ce travail historique sur l'activité des Francs-Tireurs
J et Partisans Français de la Haute-Savoie. D'une part,
et j'y reviendrai, l'œuvre de nos camarades savoyards, dans
la Résistance et dans la Libération, est un exemple particu-
lièrement instructif de ce que furent, dans la France entière,
les F.T.P.F. D'autre part, la Haute-Savoie est pour moi, en
quelque sorte, un département d'adoption, et je l'ai parcouru
si souvent, du Léman au Giffre et à l' Arve, de la Dranse au
Borne et au Fier, que bien des noms m'en sont familiers,
jusqu'à ceux des hameaux et des cimes, et que j'évoque sans
difficulté la dure lutte qui }' fut menée, cinq années durant.

La Résistance put y être favorisée, certes, par la monta-
gne, ses repaires et ses défilés. Mais la montagne n'a pas
que des avantages. Elle est dure, froide, inhospitalière l'hiver.
L'été même, elle fournit bien peu de ressources pour l' ali-
mentation des maquis. Inévitablement, il faut descendre aux
villages des vallées pour se nourrir, et c'est alors le danger
qui guette et qui rôde. En montagne, plus peut-être qu'ail-
leurs, il n'est possible aux maquisards de subsister que s'ils
s'appuient sur la complicité active des populations paysan-
nes. Le secret du grand succès des Francs-Tireurs de Haute-
Savoie, c'est avant tout le patriotisme inébranlable et obsti-
né des Savoyards.

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