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de ses blessures et des sévices que l'infâme groupe « Jarrev.: »
lui aura fait eubir.
Le capitaine G.M.R. Verney est capturé après la Libération,
condamné à mort par une Cour de Justice et trouvé mort
dans le lit de ]'Arve avant l'exécution de la sentence.
Après l'arrestation de son chef, la 13• compagnie procède
à une épuration indispensable de la région. Deux dénon-
ciateurs notoires sont exécutés au mois de mai: le docteur
Briffaz et mademoiselle Balestrat, qui a causé la capture
de Mario Desbiolles, le justicier de Briffaz.
JO mai: le groupe Maurice Blanchard est menacé par une
colonne de G.M.R. qui remonte de la vallée de Morzine. Il
se replie sur Ubine puis dans le chalet du Boua qui domine
le val de Fontaine et cette fois, ce sont les boches qui atta-
quent. Le 19 mai, sous le feu des mitrailleuses, le groupe
Maurice Blanchard combat derrière les rochers. Nos cama-
rades, au nombre de 7 contre deux importantes colonnes
ennemies, reprennent leur ascension.
Les boches sont à Fontaine, à Darbon, à Sémi, à Bise, à
Ubine. Le vallon est une fourmilière de chasseurs bavarois.
Le filet se resserre sur le camp Maurice Blanchard.
Mais écoutons l'un des nôtres raconter son odyssée:
« Toute retraite nous était coupée, nous décidons de com-
battre jusqu'à épuisement des munitions. Nous détruisons nos
papiers, nos photos, nous ne serons plus que des cadavres
inconnus. Le fanion F.T.P. est attaché à la baguette d'un
fusil coincé entre deux rochers. Les boches montent toujours.
La colonne d'Ubine rejoint par les Maux-Pas celle de Fon-
taine. Une pluie fine et glacée fouette nos visages. Nous
tremblons de froid.
De Novel, le bruit d'une fusillade nous parvient. La mon-
tagne est investie et soudain, près de nous, c'est le chalet du
Boua qui brûle et Fontaine qui flambe. Derrière, Darbon n'est
plus qu'un brasier. Mais le boche maudit ne se risque pas
jusqu'à nous. La montagne a voulu nous sauver. Par le mont
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