Page 45 - Les conseils du veterinaire
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HYGIÈNE  ET  PROPHYLAXIE              43
             Et  les  Chambres  d'agriculture  déplorent  l'impossibilité  maté-
           rielle  dans  laquelle  sont  les  paysans  d'effectuer  des  travaux
           d'amélioration,  de  réfection  ou  de  transformation.

           Un  programme de grands travaux  est nécessaire.
             Certes,  il  serait  grandement  désirable  qu"un  programme
           de grands travaux permette de remédier à ce  déplorable état
           de  choses; mais,  en  attendant ce  jour, encore lointain  sans
           doute,  il  semble  que,  sans  de  trop  grands  frais,  certains
          aménagements  pourraient,  d'ores  et déjà,  être réalisés,  qui
           assureraient une meilleure hygiène des locaux.

           Donnez des  logements distincts à chaque espèce.
             En  premier lieu,  partout où la chose est possible, il serait
           nécessaire d'assurer  à chaque espèce  un  habitat spécial.  Or,
           dans  la  plupart  des  exploitations  de  petite  et  de  moyenne
           culture, tout le  bétail, gros ou petit,  est rassemblé  dans une
           seule dépendance; on y trouve chevaux à l'entrée, vaches au
           fond,  souvent  même  porcs,  moutons  dans  le  coin  le  plus
           reculé  et,  perchées  tout  au-dessus,  les  volailles.  Tout  ce
           monde est entassé  à  l'étroit, sans air,  sans  lumière. Encore
           a-t-on  bien  soin,  s'il  fait  un  tantinet  froid,  de  boucher  au
           fumier  toutes  les ouvertures, et jusqu'aux joints des portes.
             Cette promùcuité, cette cohabitation  est une  condition émi-
           n~mment  f avomble  à  la  propagation  des  maladies  conta-
          gieuses.
             C'est  ainsi  qu'on  a  vu  de  nombreuses  fermes,  dans  lesquelles
           la  tuberculose  bovine  s'est  transmise  aux  volailles  et  récipro-
           quement sans que les propriétaires aient même paru s'en douter.
             Un  autre  exemple  fera  mieux  ressortir  encore  l'impérieuse
           nécessité  de  ne  pas  loger  des  espèces  différentes  dans  le  même
           local.  Souvent,  au  cours  d'une  épizootie  de  fièvre  aphteuse,  on  a
           vu  des  villages  dans lesquels,  seules  ont été  infectées  les  fermes
           possédant  une  écurie-étable  commune ;  toutes  les  autres  ont
           été  épargnées.  Il  ne  s'agit  certainement  pas  là  d'une  simple
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