Page 64 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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HISTORIQUE  DU  7°  BATAILLON  DE  CHASSEURS  ALPINS   47
                     Cependant,  chaque  soir,  au  coucher  du  soleil,  des  hommes  en
                armes,  casqués,  masqués,  la  poitrine  serrée  pa.r  les  courroies  de  nom-
                breux  bidons  et  musettes,  quittent  la  tranchée,  et  la  file  d'ombres  tra-
                -.·erse  la  zone  empoisonnée,  furieusement  battue  par  les  balles  et  les
                obus.  A la:  pointe  du  jour,  ces  hommes reviennent,  la  démarche  pesante.
                Ils  sont  fourbus,  harassés,  exténués,  quelques-uns  portent,  par  surcroît,
                ia  charge  de  ceux  qui  sont  restés  en  route  et  qui  manquent  à  l'appel.
                Tous  se  hâtent  pourtant,  car  ils  savent  avec  quelle  impatience  les
                camarades  attendent  l'eau,  Je  «  pinard  »,  les  lettres.  Il  faut  avoir  vécu




























                                     Ypre :..  -  Les  haHes  en  ruines.

                dans ce  secteur  ingrat  pour  mesurer  l'énergie  dépensée  par les  hommes
                de  la  corvée  de  ravitaillement,  leur  dévouement  obscur  mérite  d'être
                rappelé.
                    L'ypérite,  patiente  et  insidieuse,  poursuit  ses  ravages:  le  9  juin,
                la  compagnie  Sidi-Brahim  perd  tous ses  officiers.
                    Le  l 5  juin,  à la  pointe  du  jour,  une compagnie de  stosstrupps rampe
                jusqu'à  nos  lignes,  et  un  groupe  saute  dans  la  tranchée  occupée  par  la
                1re  compagnie.  Le chasseur CHOLET,  entouré,  désarmé,  va  être emmené
                prisonnier;  mais  il  se  défend  avec  fureur,  et  un  Allemand  1 'abat  à bout
                portant  d'un  coup  de  revolver.  Le  corps  à  corps  se  termine  rapidement
                à  notre  avantage.  L'ennemi  est  repoussé  sans  avoir  pu  faire  un  prison-
                nier,  et les  Allemands  qui  ont  pénétré  dans  notre  tranchée  ne  reverront
                plus  la  leur.
                    Le  bataillon  est  relevé,  dans  la  nuit  du  19  au  20  juin,  par  le  13"
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