Page 28 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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12 HISTORIQUE DU 7" BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
Au cours de cette période, le sergent DURET se distingue à plu-
sieurs reprises. Le 28 septembre 1914, envoyé avec 6 chasseurs en
patrouille vers la station de Chaulnes, il se glisse à travers les lignes
allemandes, parvient à la station et s'assure que l'ennemi l'occupe tou-
jours. Voyant des Allemands endormis dans des wagons, il s'empare de
leurs armes et d'une bicyclette qu'il parvient à ramener dans nos lignes.
Le 14 cctobre, le bataillon reçoit l'ordre d'envoyer une patrouille
à la station de Chaulnes pour s'assurer que l'ennemi n'y embarque pas
de troupe.
Le sergent DURET est volontaire et part à la tombée de la nuit
avec 3 hommes. Mais les Alilemands se sont retranchés et l'expédition
est difficile. La patrouille Duret rampe le long des tranchées alleman-
des, trouve un emplacement mal gardé, déjoue la vigilance des senti-
nelles, passe à travers les lignes allemandes et va se poster aux abords
de la station de Chaulnes. La patrouille rentre avant Je jour, au prix de
difficultés énormes rapportant des renseignements précieux sur les posi-
tions occupées par l'ennemi.
Le bataillon est relevé le 6 novembre. Le commandant HELLÉ le
regroupe et le reforme à Harbonnières.
~ 'rès les durs combats de la Somme, le 7° B. C. A. pensait pou-
voir 1 ,·uir d'un repos bien gagné, mais au bout de quelques jours, il
s'embarque précipitamment à Villers-Bretonneux.
L'heure est angoissante: en masse compacte, les Allemands livrent
un dernier assaut pour s'ouvrir la route « Nach Paris n. Jetées pêle-
mêle dans la bataille nos troupes se battent vaillamment; mais il est
grand temps de les remplacer.
Le bataillon relève des éléments de cinq régiments d'infanterie
(53°, Sie, 90", 122e, 149°), des cyclistes, des cavaliers, des secrétaires,
des cuisiniers. Débarqué à Poperinghe le 12 novembre au matin, il se
trouve déjà en ligne le 12 au soir. Jusqu'au 6 décembre, il tiendra tête
avec une énergie farouche aux meilleures troupes allemandes. Le 17
novembre notamment, il inflige un échec sanglant à la Ire division de la
Garde Prussienne.
Semblable à un rocher debout dans la tempête, le 7° B. C. A.
subit les chocs sans nombre des vagues d'assaut qui déferlent sans cesse.
Mais comme le roc, il reste inébranlable et les vagues viennent mourir
à ses pieds.
Comme fauchés par une faux invisible, des grappes d'hommes
s'écroulent devant nos tranchées. Une sainte émulation en anime les
défenseurs, les paquets de cartouches succèdent aux paquets de cartou-
ches. les fusils brûlent les doigts des tireurs, les mitrailleurs s'en don-
nent à cœur-joie. Ruisselants de sueur, le visage noirci par la poudre et
la poussière. l 'œil luisant, nos chasseurs sont beaux. Grièvement blessé,
et jusqu'à son dernier soupir, l'adjudant RosELEUR commande méthodi-
quement le feu de sa section.
Sans se lasser, la Garde Prussienne en formation serrée renouvelle