Page 26 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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13        HISTORIQUE  DU  7°  BATAILLON  DE  CHASSEURS  ALPil'Œ


                                        Il

                      LA  SOMME  -        LA  BELGIQUE

                         20  SEPTEMBRE  19!4  - 6  DÉCEMBRE  1914
          Lihons.  -  Cl1aulnes.  -  Maucourt.  -  Poperinghe.  -  Ypres.  -  Mont-Saint-Eloi.

              Une  nouvelle  phase  de  la  guerre  s'ouvre.  Battu  sur  la  Marne,
         l'ennemi  creuse  des  tranchées  sur  tout  le  front  de  l'Aisne  aux  Vosges.
         Il  manœuvre désormais pour déborder l'aile  gauche  française.  L 'Histoire
         a  déjà nommé  cette période  angoissante:  c'est la  course  à  la  mer.
              Le·  7°  B.  C.  A.  participe  au  mouvement  de  parade  prescrit  par  le
         commandement.  Il  s'agit  de  tenter  de  manœuvrer  à  son  tour  l'aile
         droite  ennemie.  Il  débarque  le  20  septembre  à  Estrée-Saint-Denis_
         Après  plusieurs  étapes,  il  arrive  le  24  à  Rozières-en-Santerre,  où  il
         reçoit  l'ordre  de  marcher  sur  Lihons  et  Chaulnes  en  direction  de  Nes-
         les, sa gauche appuyée à  la  voie  ferrée.
              Le  mouvement  commence  le  25  septembre  à  8  heures  30.  Dès  le
         début,  l'attaque  progresse  sous  un  bombardement  intense  qui  nous  fait
         subir  de  grosses  pertes.  Cependant,  les  troupes  françaises  qui  occupent
         Chaulnes  évacuent  le  village  et  se  replient  précipitamment  sous  les
         obus,  poursuivis  par  l'ennemi  qui  progresse  rapidement  Le  7°  bataillon
         fait  barrage  et arrête l'avance ennemie.  Le  lieutenant  FABRE  DE  LAMAU-
          RELLE,  grièvement  blessé  en  dirigeant  le  feu  de  la  section  de  mitrail-
         leuses,  refuse  de  se  laisser  évacuer  et  conduit  le  combat  jusqu'à  ce  que
         ses  forces  ) 'abandonnent.  Il  meurt  le  lendemain  sans  une  plainte  à  la
         Chapelle de Rozières.  Peu de  temps après,  le chef de  bataillon  GouBEAU
         est blessé  à son  tour.
              Le  26,  le  bataillon a  pour  mission:  de  progresser  en  direction  de  la
         station  de  Chaulnes,  en  liaison  à  gauche  avec  un bataillon  du  52°  R.  I.,
         qui  attaque  le  bois  à  l'ouest  de  Chaulnes.  L'offensive  commencée  à
         5  h.  30  est  rapidement  arrêtée  par  une  attaque  ennemie,  soutenue  par
          une  artillerie  nombreuse.  La  5°  compagnie  est  portée,  à  9  heures,  en
         renfort  de la  1re  qui  est sérieusement  accrochée  sur  la  voie  ferrée.
              Ces  deux  compagnies  se  dégagent  et,  à  9  heures  45,  font  subir
         des pertes importantes  à  un  bataillon  ennemi  qui  débouche  en  formation
         serrée  à  l'Ouest  de  la  voie  ferrée.
              Une  deuxième  attaque  est  alo·rs  dirigée  sur  la  station  de  Chaulnes,
         mais  n'arrive  pas  à  emporter  les  retranchements  de  cette  importante
          position.  La  lutte  avait  été  chaude  et  les  pertes  de  ces  deux  journées
          furent  sensibles:  3  officiers  tués,  5  blessés,  402  hommes  hors  de  com-
         bat.
              Le  bataillon  réussit  néanmoins  à  se  maintenir  sur  place  et  à  orga-
         niser  le  terrain  conquis.  Le  front  se  stabilise,  la  première  phase  de  la
         guerre est  terminée,  la  guerre  de  tranchées commence.
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