Page 40 - Histoire de France essentielle
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Lectures. 34 — MOYEN AGE.
i4e Lecture. —■ La justice de saint Louis (fig. 3^).
Tout était à faire dans l’administration de la justice. Quand un
seigneur avait été ou prétendait avoir été offensé de quelque manière,
aussitôt, sans avis ni déclaration de guerre, il montait à cheval, sortait
de son château avec ses hommes d’armes, et, à l’improviste, tombait
sur les parents et sur les tenanciers ou paysans de l’offenseur, brûlant
et saccageant tout ce qui pouvait, de près ou de loin, appartenir à son
ennemi.
Saint Louis renouvelant une ordonnance de Philippe Auguste,
qu’on appelait la Quarantaine-le-floi, décida que l'offensé ne pourrait
commencer la guerre que quarante jours après la querelle et édicta la
peine de la potence contre quiconque enfreindrait cette règle. Pendant
ces quarante jours, il y avait temps pour la réflexion, et l’on avait
chance d’échapper à la violence en recourant à la justice.
(Eug. Rendu.)
Fig. 37. — Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes.
i5e Lecture. — La gabelle.
Qu’est-ce que la gabelle? Voici. Le Roi, l’État, si vous voulez,a seul
le droit de vendre du sel. Il le fabrique à bon compte, il le vend très
cher; c’est le bénéfice qui est l’impôt : « C’est fâcheux, dira quelqu’un.
Que voulez-vous? On s’en passera. » —Non pas ! car le roi exige qu’on
en achète. Il vous le vend de force. L’employé de gabelle, le gabelou,
comme disent les paysans, vient chez vous et vous dit : « Vous êtes
tant de personnes. Vous devez acheter tant de sel. Le voilà, payez. » —
3.