Page 272 - Histoire de France essentielle
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Lectures.                 264 —        PÉRIODE CONTEMPORAINE,.

                                                    sitdescontre-mines. Der­
                                                    rière quatre mauvais
                                                    murs sans bastions, la
                                                    vaillante garnison re­
                                                    poussa sept assauts et in­
                                                    fligea des pertes immen­
                                                    ses à l’ennemi. Lorsque
                                                    le siège finit, il y avait
                                                    18 jours que la brèche
                                                    était ouverte. Bobillot,
                                                    proposé pour la croix de
                                                    la Légion d'honneur,
                                                    mourut des suites de ses
                                                    blessures quelques mois
                                                    plus lard. Une statue lui
                                                    fut élevée à Paris.
                                                       {D’après Maréchal.)
                                                       125e Lecture.
                                                      Les patries sont
                                                         inviolables.
                                                      Jeunes gens, il faut
                Fig. 215. — KL. Émile Loubet, Président de la République
                                (1899).             que votre génération,
                                                    dont l’effort sera suiv
                par l’effort des générations successives, prépare l’universelle adhésion!
                au dogme de l’inviolabilité des patries et du droit égal de toutes à
                cette inviolabilité. Répandre cette idée que les patries sont égales
                entre elles, qu’il y a de petits et de grands territoires, mais non pas
                de petites et de grandes patries ; que chacune d’elles est une œuvre
                d’homme que les hommes doivent respecter... Ah! mes amis, quels
                progrès si nous arrivons jamais à nous respecter les uns les autres !
                Représentez-vous chacune des patries animées de l’ambition de grandir
                en dignité intellectuelle, de croître en force morale, mettant sa gloire
                dans l’esprit, sa grandeur dans le bien, sa magnificence dans la jus­
                tice, conquérante, mais sur le domaine, immense encore, du mal
                moral et du mal physique. Représentez-vous cette émulation univer­
                selle à mieux valoir toujours, et l’universelle estime allant, entre les
                nations, à celles qui font verser le moins de larmes et ne provoquent
                point de haines parce qu’elles ne font souffrir personne. Cet avenir,
                je crois le voir, bien loin, il est vrai, et Dieu sait au delà de quelles
                misères encore, et de violences et de deuil. 11 dépend de vous de le
                préparer. Jamais plus bel idéal ne fut proposé à une génération.
                                         (E. Lavisse, Fragment de discours.')
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