Page 174 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 166 — LA RÉVOLUTION.
monter à cette époque et de rappeler que, quand la France victorieuse
promenait ses légions à travers toutes les capitales, elle avait une ligne
de conduite inflexible, et que c’était devant le Droit qu'elle arrêtait
toujours ses bataillons victorieux.
(Gambetta, Discours, 1872.)
82° Lecture. — Lazare Carnot.
Lazare Carnot naquit dans la Côte-d’Or (1753). Il n’avait encore que
dix ans lorsque sa mère, pour le récompenser de sa sagesse, le conduisit
un jour au spectacle à Dijon. On donnait une pièce remplie de ba
tailles. Au dernier acte, l’une des deux armées s'apprêtait à faire le
siège d’une forteresse. Le petit Carnot, trouvant que le général des
assiégeants ne savait pas s’y prendre, se lève de sa place et crie :
« Général, vos canonniers sont à découvert; ils seront tués aux pre
miers coups de fusil qu’on tirera de la forteresse; retirez-les delà tout
de suite ; mettez-les derrière ce rocher là-bas, ils y seront à l’abri. »
C’est comme membre de la Convention et surtout du Comité de salut
public qu’il donne toute la mesure de son génie. Dans le Comité de
salut public, il ne s'occupe point de politique. Chargé de l’administra
tion de la guerre et de la direction des opérations militaires, il se con
sacre tout entier à cette tâche, que les circonstances rendaient si diffi
cile. A force d'activité, de zèle, d'habileté, les troupes reçoivent leurs
équipements, des armes, des munitions. Au bout de quelques mois.
quatorze armées pleines d’ardeur, bien armées, bien commandées,
forment autour de la patrie un réseau de fer infranchissable.
Ce sont les services si éminents, si glorieux, rendus alors au pays qui
lui ont valu ce beau titre d'Organisateur de la victoire.
Il sert ensuite sous les ordres du Premier Consul, mais il refuse de
donner son adhésion à l’établissement de l’Empire (i8o4). 11 renonce
à la vie publique et ne sort de sa retraite qu’à l’heure où la France,
après Leipzig, est de nouveau menacée de toutes parts; il vient, pour
la défendre, offrir ses services à Napoléon Ier.
La Restauration le proscrit, et ce héros, qui a sauvé la France, doit
aller finir ses jours sur la terre étrangère. Il s’établit à Magdcbourg
(Allemagne), où il meurt en 1823.
(D'après le Volume.)
83e Lecture. — Carnot.
La situation était désespérée. La trahison de Dumouriez avait ouvert
à l'ennemi la frontière française; la France était envahie au nord et à