Page 110 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 104 — LES TEMPS MODERNES.
D’après lui, « prendre la loi de la nation » —autrement dit consulter
le peuple, lui donner une part dans le gouvernement — « est la der
nière calamité où puisse tombei' un homme de son rang. » Non seule
ment, il se considérait comme le maître de ses sujets, mais il se
regardait comme le propriétaire de leurs biens. A lui seul, il était toute
la France ! « L’État, c’est moi, » disait-il.
Fig. 98. — Hôtel des Invalides.
4pe Lecture. — Résumé de l’œuvre de Louvois.
Si l’on se représente cet effectif considérable (l’armée fut presque con
stamment sur le pied de guerre à partir de 1678), cette réorganisation
des armées anciennes, ces créations d’armées nouvelles, ces perfection
nements de l’armement et de la stratégie, cette restauration de la disci
pline, ces agents zélés dirigés par une volonté ferme ; si l’on songe que
cet instrument de conquête fut manié d’abord par Condé et Turenne.
puis par les grands capitaines formés à leur école, on comprendra
aisément l’orgueil et l’ambition de Louis XIV. Louvois, par malheur
pour sa mémoire et pour la France, prit à tâche d’exalter cet orgueil,
de stimuler cette ambition. Après avoir loué comme il convient ses
travaux, nous jugerons sévèrement son influence politique. Jusqu’en
1678, il se renferma assez soigneusement dans son rôle d’adminis
trateur : c’est l’époque des grandes réformes. Après la paix de Nimègue,