Page 21 - A-F_Frezier_homme de science
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ment connu jusque-là ; il s'acquitta de cette tâche en
quinze jours d’observations qu’il consigna dans, une
série de cartes dont une fut gravée à part, puis fondue
dans la carte générale de Saint-Domingue qu’il a dres
sée lui-même.
Enfin, en 1725, Frézier obtint de rentrer en France ;
il s’embarqua le 22 décembre sur le Saint-François
commandé par le capitaine Beaumont-Beauhar nais
qui, pour le mettre à même de confirmer ses travaux,
lui confia la direption du navire dans le débouquement
de Krooked : le Saint-François franchit heureuse
ment le passage bien qu’il eût été contrarié par les
vents. Dès lors, on suivit la carte de Frézier pour ce
débouquement et on abandonna le passage des Caï
ques pour partir de Léogane ou du petit Goave à des
tination de France.
Frézier, rentré en France, obtint un congé qui lui
était bien dû, et put ainsi rétablir sa santé ébranlée
par un trop long séjour à Saint-Domingue. Mais il ne
resta pas inactif.
Pendantla dernière année de son séjour à Saint-Do
mingue, il se trouva qu’un autre voyageur, religieux
‘Minime, le Père Feuillet (et non Fouillée, comme on
a écrit communément), publiant la suite du Journal
de ses voyages en Amérique, prit à partie, dans sa
préface, l’auteur de la Relation du Voyage de la mer
du Sud. L’attaque avait été violente. Dans cette dia
tribe, la colère l’avait emporté sur le vrai sentiment
critique. Frézier, que le P. Feuillet était allé jusqu’à
appeler un pilote sans éludes, s’était permis de blâ
mer le clergé chilien, et avait trouvé à redire à cer
taines pratiques religieuses, notamment à une fête