Page 29 - Coeurs Vaillants Num 40

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UN S O S ESI LANCE A L'OCEANOGRAPHIE

Le 11-avril 1963 s’est produit en plein océan Atlantique la plus LE TRAVAIL DES BATHYSCAPHES
grande catastrophe sous-marine depuis la dernière guerre. Le
sous-marin atomique « Thresher » a coulé corps et bien avec C’est alors que les responsables des recherches firent appel
129 personnes à bord. Sept minutes après la disparition, les au bathyscaphe « Trieste ». Celui-ci descendit plusieurs fois
recherches étaient commencées. dans les profondeurs sans pour autant repérer l’épave. Une fois
Ce bâtiment était actionné par de l’uranium 235, c’est pour­ même, on crut qu’il avait réussi, mais l’équipage avait
quoi les recherches ne seront pas abandonnées tant que confondu.
l’épave ne sera trouvée. Il y a danger de rendre radio-active Ce n’est que le 2 juillet dernier qu’un immense cratère a été
l’eau de l’océan. découvert au fond de l’océan. Il pourrait bien, cette fois, être
un indice de l’épave.
Bien que muni de projecteurs très puissants et de quatre
LES SPÉCIALISTES DE L’OCÉANOGRAPHIE caméras spéciales, le « Trieste » ne semble pas être l’appareil
SUR LES LIEUX le mieux adapté à cette recherche. De l’avis de nombreux spé­
cialistes, I’ « Archimède » convenait mieux.
Huit navires se sont rendus, le plus rapidement possible sur Le « F. N. R. S. 4 » (Archimède), du commandant Houot, qui
les lieux. Lorsque l’on se fût rendu compte qu’aucune épave a effectué l’été dernier des plongées de 10 000 mètres, est
du sous-marin ne flottait à la surface, on s’adressa aux spécia­ équipé d’hélices et de moteurs qui lui permettent des dépla­
listes de l’océanographie. « cements latéraux très larges sur les fonds. Plus facilement que
L’ « Atlantis », navire de l’institut Océanographique de le « Trieste », il pourrait, si le « Thresher » est trouvé intact,
Woods Hole, commença ses recherches par des sondages l’amarrer pour le remonter à la surface. Mais il n’est pas dit
sonores ayant pour but d’établir le relief du fond sur lequel qu’il ne sera pas utilisé.
devait se trouver le sous-marin. Il revint ensuite à son port
d’attache pour se munir d’appareils plus perfectionnés. Il fut
notamment équipé de caméras spéciales permettant d’exami­ Il demeure que ce fait nous montre qu’à côté de leurs activités
ner plus précisément les régions délimitées par ses premières scientifiques importantes les bathyscaphes peuvent avoir un
observations. Hélas! tout cela ne donna rien, le sous-marin rôle plus humain que nous ne pouvons qu’admirer.
atomique n’avait même pas été repéré. J. L. Photos

KErSTO M