Page 22 - Coeurs Vaillants Num 36

Gérard du Peloux était à Copen­
hague, aux Championnats d'Europe
d'aviron:

Les rameurs

DUHAMEL et

MONNEREAU

voudraient terminer

leur carrière par une

médaille olympique

TRE champions du monde et ne pas
E pouvoir accéder à la Finale des Cham­
pionnats d’Europe, telle est la mésaven­
ture survenue à René Duhamel et Ber­
nard Monnereau, les rameurs qui, depuis
huit ans, représentent les couleurs fran­
çaises en « double seuil ».

A cause d’une angine...

Le fait est d’autant plus navrant que
Duhamel et Monnereau ne se sont pas
trouvés en mesure de défendre régulière­
ment leurs chances. En effet, c’est une
angine de Duhamel qui contraignit les
deux hommes à déclarer forfait après
avoir disputé les éliminatoires des Cham­
pionnats d’Europe à Copenhague. Il est
d’ailleurs curieux de constater que déjà
en 1961, à Prague, la maladie avait han­
dicapé Duhamel et que l’équipage avait réussite. Ainsi, en 1958, pour nos débuts
été empêché de figurer honorablement Jamais ils n’ont donné de signes de dé­
après avoir douze mois auparavant pris dans la compétition européenne, nous ter­ couragement et, chaque fois, ils ont re­
minions deuxièmes ; ainsi en 1960, aux
pris l’entraînement.
la quatrième place des Jeux Olympiques
« Dans le sport, c’est comme dans la
de Rome. Jeux Olympiques, nous nous classions vie, estime Monnereau, ceux qui veulent
quatrièmes ; ainsi en 1962, aux Cham­
Une médaille olympique, Duhamel et
Monnereau désirent fermement se l’ap­ pionnats du Monde, nous nous assurions réussir doivent lutter sans se laisser abat­
tre... »
la victoire ! »
proprier et ils vont tout mettre en œuvre Les deux Rouennais — ils sont nés Duhamel et Monnereau ne furent pas
pour parvenir à leurs fins dans un an à seuls malchanceux cette saison : la su­
Tokyo... dans la cité normande il y a vingt-huit
ans — font équipe depuis maintenant bite maladie d’un équipier du bateau
onze ans et ils veulent mettre un terme à huit rameurs empêcha cette embarca­
à leur carrière sportive ; cependant pas tion de jouer un rôle important aux
Seulement les années paires avant d’avoir essayé encore une fois d’ob­ Championnats d’Europe, rôle que les re­
tenir une récompense olympique. présentants des autres nations estimaient
« Il y a un élément favorable à la réa­ Leur entente est absolument parfaite à lui revenir.
lisation de notre ambition, souligne Mon- tous points de vue : il le faut pour que Tous les espoirs sont donc tournés
ntreau, les jeux ont lieu une année paire Monnereau n’ait jamais manifesté le vers les Jeux Olympiques organisés au
(1964) et le hasard veut que ces années moindre mouvement d’humeur devant le mois d’octobre 1964 au Japon où les
paires soient pour nous synonymes de sort contraire qui a accablé Duhamel. jeunes André Fevret, Roger Châtelain,
Philippe Malivoire, Jean-Pierre Drivet
doivent logiquement s’assurer, en « quatre
sans barreur », une médaille d’or. Ils ont
déjà gagné une médaille d’argent l’an
dernier, à Lucerne, aux Championnats du
Monde et une médaille de bronze cette
année, à Copenhague, aux Champion­
nats d’Europe. Ils espèrent bien faire en­
core moisson de lauriers à Tokyo...
O. P.
Aux championnats d'Europe à Co­
penhague, où les rameurs français ont
joué de malchance, l'honneur fut sauvé
par notre « quatre sans barreur » avec
Fevret, Châtelain, Malivoire et Drivet :
médaille de bronze.