Page 36 - Coeurs Vaillants Num 29
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                                                              fille pendant un certain temps, cela lui donnera à réfléchir.
                                                                — Plaisanteries que tout cela, les oiseaux et les filles ne
                                                              savent dire que des sottises ; il faut la marier sans demander
                                                              son avis.
                                                                — Il suffit, messieurs, reprit le souverain d’une voix raf­
                                                              fermie, voici ce que j’ai décidé. Je pense que cet oiseau veut
                                                              donner pour mari à notre fille l’homme le plus courageux qui
                                                              soit. Marcher sur la queue d’un dragon, quel exploit ! Je vous
                                                              prie donc, mes honorables conseillers, de préparer vos bagages
                                                              et de partir immédiatement, chacun dans une direction dif­
                                                              férente, jusqu’au moment oiï vous aurez trouvé le valeureux
                                                              prince qui sera digne du choix de ma fille. Allez, si l’un de
                                                              vous n’a pas encore quitté la cité au moment où le soleil se
                                                              lèvera, il aura la tête tranchée. Par contre, celui qui ramènera
                                                              l’élu recevra son poids en pièces d’or. Quoi ? vous n’êtes pas
                                                              encore partis ! Hâtez-vous et que la main de Boudha guide
                                                              vos pas.
                                                                Dès leur départ, on commença à pavoiser la ville en vue
                                                              des fêtes du mariage de la princesse. Les oriflammes jaunes et
                                                              rouges volaient partout sur les murs et sur les places, et sur
                                                              tous les étendards les effigies de mille dragons brillaient de
                                                              leurs flammes de soie.
                                                                Toute la ville attendait...

                                                                                                      (A suivre.)



    branche en branche, tantôt sur un buisson, tantôt sur T épaule
    de la princesse. Il ne la quittait jamais. A cette vue, un jeune   LE PETIT JEU DE POM’et POMM’
    page, arrivé depuis peu à la cour, murmura à l’oreille de
    l’empereur :
      — Je crois, sire, que c’est cet oiseau qui donne de mauvais                         Exemple : si votre ami (qui
    conseils à votre gracieuse fille ; il lui parle constamment et                        a 12 ans) vous répond «co­
     je crois qu’elle seule comprend ce langage.                                          lonnes A et C», vous addi­
      — Peut-être,' as-tu raison. Dans ce cas, je t’ordonne de                            tionnez le premier chiffre de
     rester auprès de la princesse et de me rapporter fidèlement ce                       ces deux colonnes : 8 et 4
     qu’il en est.                                                                        8 + 4 = 12, votre ami a 12
       Ainsi fut fait et le jeune garçon prit le jour même son ser­
     vice auprès de la princesse. Il était en faction devant la porte                     ans! Vous avez trouvé, vous
     de sa chambre lorsqu’il surprit une étrange conversation :                           êtes formidable !
       — Quand cesseras-tu de jouer à ce petit jeu stupide,
     pourquoi m’empêches-tu d’épouser l’un de ces princes ?  C est un jeu extraordinaire    A     B     C      D
       — Parce qu’ils ne me plaisent pas.                    dont POM’ et POMM' vont
       — Ils ne te plaisent pas, ils ne te plaisent pas, tu n’es   vous livrer le secret aujour­  8  1  4      2
     qu’un oiseau stupide, et qui veux-tu, s’il te plaît, que j’épouse ?  d’hui.            9     3     5      3
       — Tu épouseras celui qui marche tous les jours sur la   En effet, quel ne sera pas   10    5     6      6
     queue d’un dragon.                                      l’étonnement de vos amis      11     7     7      7
       Le page ne voulut pas en entendre davantage et s’en fut                             12     9     12    10
     rapporter la chose au roi. Celui-ci, suffoqué, s’écria, rouge de   lorsque vous aurez deviné   13  11  13  11
     colère :                                                leur âge !                    14    13     14    14
       — Voilà bien de la sottise, fais venir mes conseillers, nous   Vous allez voir : c’est bien
     prendrons une décision ; en attendant, tu m’as bien servi ;   simple. Demandez à l'un de   Pour fêter votre succès, ou­
     reprends ta faction auprès de la princesse.             vos amis de vous indiquer    vrez donc une bouteille de
                                                             la (ou les) colonne (s) où fi­  jus de pomme. C’est si bon,
                                                             gure le chiffre de son âge :   le jus de pomme, si rafraî­
                                ★                            colonnes A, B, C ou D.
                               ★ ★                                                        chissant ! Et c’est si bon
                                                             Additionnez alors mentale­   pour la santé. Dites-le à votre
                                                             ment le premier chiffre de   maman et demandez-lui
       Ce fut un conseil mémorable. Un « conseil » ? Quelqu’un   la (ou des) colonne (s) indi­  d’avoirtoujoursune bouteille
     écoutant aux portes aurait plutôt pensé à une assemblée de   quée (s). Le nombre trouvé   de jus de pomme en réserve,
     perruches, tant chacun donnait son avis avec vigueur et   donnera automatiquement   car le jus de pomme c’est
     volubilité sans même écouter les paroles des autres.    l’âge de votre camarade.     la boisson des jeunes !
       — Sire, il convient de tuer ce maudit oiseau.
       — Mais non, mais non, il faut simplement enfermer votre
                                                                                                    PUBLI-SERVICE/HAVAS
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