Page 5 - Coeurs Vaillants Num 22
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                                                            cette voiture d’arracheurs de dents. Elle est décorée, peinte et
                                                            sculptée à souhait. Tout ce tape-à-l’œil servait à attirer le client
                                                            peu pressé de goûter aux charmes de la pince. Car, à cette
                                                            époque, on arrachait les dents directement, sans anesthésie.
                                                            Pour couvrir les hurlements que poussaient les clients, deux
                                                            « musiciens », l'un avec un tambour, l’autre avec une trom­
                                                            pette, jouaient sans arrêt.
                                                              Bien sûr, les automobiles sont nombreuses. Elles témoignent
                                                            des efforts extraordinaires que firent les premiers constructeurs
                                                            pour arriver à des voitures dignes de ce nom. Tous les pion­
                                                            niers sont représentés ici : Renault, Panhard et Peugeot,
                                                            Delahay, de Dion, etc.
                                                              La plus curieuse est la « Jamais contente », de Jenatzy, qui
                                                            atteignit lies 108 kilomètres à l'heure et qui a la forme d'un obus.
                                                              La plus émouvante est un petit cabriolet blanc qui appartint
                                                            à l'as des as de l’aviation de la guerre 1914-1918 : Georges
                                                            Guynemer.
                                                              Il faut citer aussi une auto-chenille B 2 Citroën de la Croisière
                                                            Noire au Sahara, et dont « Cœurs Vaillants » a déjà parlé.
                                                              Toutes ces voitures rangées là bien sagement paraissent un
                                                            peu ridicules avec leurs formes archaïques, mais leurs vieux
                                                            cœurs de moteur ont tant battu sur les routes poudreuses
                                                            qu'elles méritent bien cinq minutes de respect !
                                                                       TRAINEAUX ET BALDAQUINS

                                                              Au premier étage du musée se trouve toute la série des
                                                            deux roues : Draisiènes, qui ressemblent plus à des trottinettes
                                                            qu'à des bicyclettes, et sur lesquelles les élégants jeunes gens
                                                            de la restauration se livraient à des courses épiques. Quelques
                                                            décades plus tard, nous tombons sur les monstres à roues
                                                            gigantesques, qui ressemblent beaucoup plus à des engins de
                                                            cirque qu'à des véhicules de transports.
                                                              Un brin d'exotisme nous est offert par une collection de trois
                                                            Kago, ou palanquins japonais. Ils forment de charmantes
                                                            petites cabines qui étaient transportées par quatre hommes.
                                                              Un petit frisson de froid vous saisit ensuite dans la salle des
                                                            traîneaux où sont réunis les véhicules servant à glisser sur la
                                                            neige du parc en hiver. Tous ces traîneaux avaient de char­
                                                            mantes formes d’animaux : chevaux, cygnes, lions, etc.
                                                              Voilà le petit voyage que la rédaction de « Cœurs Vaillants »
                                                            a fait pour vous. Si vous passez par Compïègne, n'hésitez pas
                                                            à le faire vous-même. Vous en reviendrez enchanté.
                                                                                           Photos DEBAUSSART. H. S.
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