Page 34 - Coeurs Vaillants Num 17
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surtout, au fur et à mesure qu'ils abattent leurs ennemis, il
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                                                                   chaque matin à l'est le ciel s'encombre de nouveaux combat­
                                                                   tants plus téméraires et plus décidés. Les pilotes de la Luft-
                                                                   waffe commencent à ressentir une.certaine lassitude tandis
                         LES ANNÉES D’ENFER
                                                                   qu'au sol les colonnes allemandes progressent sur l'immense
           C’est l'aviation qui donna la victoire à l'Allemagne de Hitler,   plaine russe pour ne trouver que des ruines fumantes, car
          ce sera l’aviation qui causera sa perte. Directement, aux der­  Staline a ordonné de ne rien laisser aux envahisseurs. Comme
          niers jours de la guerre, par la mise sur pied d'une redoutable   sous Napoléon, les Russes attendent l'hiver...
          force aérienne alliée. Indirectement, dès 1941, car c’est pour
          fournir le carburant nécessaire à ses avions qu'elle se lancera   VENUS DES STEPPES DE SIBÉRIE
          dans la dangereuse conquête de la Russie où, comme Napoléon,
          elle subira un fatal échec. Le but cherché : la possession des   Tout de suite les Russes ont intensifié leur effort de construc­
          puits de pétrole russes sera trop chèrement payée pour se révé­  tion aéronautique. Des usines et des bureaux d’études sont
          ler rentable.                                            créés en des lieux secrets de Sibérie, hors d'atteinte des bom­
           Une nouvelle fois les moyens aériens mis en œuvre sont   bardiers allemands. C'est de là que vont sortir un certain
          colossaux. Le 22 juin 1941, quatre flottes aériennes déferlent   nombre d’excellents appareils comme le Chturmovik, bimoteur
          en tête de l'armée allemande sur la Russie, et les Junker 88,   de 1 500 CV dont les attaques en groupes sur les colonnes
          les Dornier17, les Heinkel 111 affrontent de nouveaux adver­  se révélèrent vite redoutables. Ils emportaient dans leurs flancs
          saires dont on connaît mal le nombre et la valeur. Ce sont les   une demi-tonne de bombes, se hérissaient de deux canons, de
          chasseurs I 16 qui se révèlent excellents, les bombardiers S.B.   deux mitrailleuses lourdes et de terribles roquettes. Son équi­
          qui, acceptant tous les risques, viennent semer leurs chapelets   page était enfin protégé par un blindage confortable.
          de bombes sur les colonnes de chars allemands...          Les Ilioùchine 2 et 5 lui furent un peu comparables, mais les j(
                                                                   plus populaires et les plus efficaces des avions russes seront
                                                                   incontestablement les chasseurs Yak. Il y en a toute une série
            LES RUSSES BRULENT TOUT DERRIÈRE EUX
                                                                   dont les modèles sont de plus en plus rapides, puissants et
            Si leurs appareils sont peu armés et manquent de radio,   maniables. CitonsleYak 3qui, à 12 000 mètres d'altitude,fonçait
          les pilotes russes font preuve d’un acharnement qui force le   sur l'adversaire avec son canon de 37, ses deux mitrailleuses et

          Photo MINISTÈRE DE L’INFORMATION.






































                                                                                      Sur le front de l’est, un groupe d’avia­
                                                                                      teurs français se couvrit de gloire.
                                                                                      Ils formèrent la fameuse escadrille
                                                                                      Normandie-Niemen. Voici les pilotes
                                                                                      français photographiés avec, derrière
                                                                                      eux, leurs mécaniciens soviétiques.
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