Page 29 - Coeurs Vaillants Num 17
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     PILOTE DE L'AÉRONAUTIQUE NAVALE





      Apparu tard sur les mers, le porte-avions subit très vite une   différents mouvements, on se rend compte que la tâche n'est
     crise de croissance et détrôna le cuirassier. Aujourd’hui, ce   pas facile. Normalement, un pilote ordinaire fait d'abord tou­
     mastodonte règne sur les flottes. Lorsqu'il se déplace, toute   cher le sol aux roues de son avion. On dit qu'il « lèche la
     une troupe de navires lilliputiens l'escortent et le protègent,   piste ». Pendantl’atterrissage, il ne doit pas quitter des yeux son
     tournant autour de lui comme de vrais chiens de garde. On   tableau de bord..Le pilote d'aéronautique navale,au contraire,
     a dit qu'il représentait le plus efficacè des navires de guerre.   pose son appareil par la queue qui doit accrocher un « brin »
     Des contradicteurs ont prétendu qu’il était aussi le plus vulné­  de freinage. Il ne quitte pas des yeux le nez de son appareil.
     rable. La querelle ne semble pas close et elle durera sans doute   Toutefois il doit suivre les indications qui lui sont données
     encore longtemps.                                       du porte-avions pour voir si son approche est correcte. Autre­
                                                             fois, ces indications étaient fournies par le batman. Celui-ci,
                                                             vêtu d'une combinaison phosphorescente et armé de deux
     UN TERRAIN D’ATTERRISSAGE BIEN INSTABLE
                                                             plaquettes, faisait des gestes conventionnels qui signifiaient :
                                                             correct, trop haut, trop bas, trop vite, etc. Aujourd'hui, ce rôle
      Apponter sur un porte-avions n’est pas à la portée de n’im-  est tenu par un appareil de signalisation lumineuse.
     porte quel pilote. Il faut pour cela un apprentissage spécial
     puisque bien souvent les manœuvres à opérer sont inverses
     de celles nécessaires pour un atterrissage.                         UNE MANŒUVRE DÉLICATE
      Si l'on se met bien dans l'idée que la piste fait au maximum
     300 mètres, que cette piste avance, qu’elle subit également   L'appontage reste tout de même une manœuvre difficile à
                                                             effectuer ; en gros, elle se déroule de la façon suivante :
                                                               1. L’avion se présente par l’arrière du bateau.
                                                               2.  Il le longe à tribord, à une distance d'au moins 100 mètres",
                                                             et laisse pendre sa « crosse » qui agrippera le filin de freinage,
                                                             au moment de la « pose » sur le pont.
                                                               3.  Quand il est à un mille environ en avant du bateau, il baisse
                                                             son train d'atterrissage et amorce un virage à 180°.
                                                               4.  Il croise le bateau à bâbord en restant toujours à un mille
                                                             de distance.
                                                               5.   Il « vire long » sur l'arrière et se présente.
                                                               6.  Il termine son appontage ou remet plein gaz pour recom­
                                                             mencer la manœuvre.
                                                                                                          H. S.
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