Page 28 - Coeurs Vaillants Num 14
P. 28
TECHNORAMA \- TECHNORAMA - TECHNORAMA - TECHNORAMA -
” -I
m ?
kO !
I
DU PETROLE ET DES HOMMES Z
O
Venant du golfe Persique où il a chargé 9 000 t de pétrole, le LA VIE A BORD
navire pétrolier est arrivé hier au soir au port de Marseille-
La vie à bord d’un pétrolier ne tient absolument pas compte
Lavéra. Demain, il reprendra la mer pour gagner la Louisiane
du jour et de la nuit. Les hommes doivent toujours se dépêcher,
où il fera le plein de ses citernes. Les pétroliers ne restent même pour dormir. Il y a toujours quelque chose à faire à bord.
jamais plus de deux ou trois jours dans les ports. Il faut aller
Le cargo ne séjournant pratiquement jamais dans les ports,
vite, car un cargo restant à q|iai coûte 10 000 francs par jour à les réparations de machinerie ou de mécanique doivent se faire
ses armateurs.
durant les traversées. Il arrive donc aux mécaniciens de tra
A bord ils sont une quarantaine qui assurent le transport du vailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
pétrole. Leur vie est rude comme celle des autres marins, mais Le pompiste est chargé de l’entretien des quarante citernes
de plus, les escales étant très courtes, ces hommes ne voient
du bord, chacune d’entre elles est grande comme une maison
souvent leur famille qu’une fois l'an, au moment de leurs de trois étages. Lorsque le navire fait la traversée à vide, il
congés payés.
doit vérifier l'état de propreté des citernes et entretenir en bon
Parfois, aux escales où ils doivent charger ou décharger état de fonctionnement tous les systèmes de pompes, de
leurs citernes, ils ne descendent pas à terre et ne rencontrent, collecteurs, de vannes.
pour ainsi dire, aucun étranger à bord. C'est le cas dans le
Aux cuisines, six hommes s'occupent de la nourriture de
golfe Persique, où le chargement du pétrolier se fait par un l’équipage et ils ont fort à faire. Le radio est le seul qui garde le
oléoduc, au large de la côte. Pour cette raison et aussi à cause
contact avec « ceux » de la terre.
de la chaleur, les matelots préfèrent aller charger aux États- Malgré la fonction bien précise dont est chargé chaque mate
Unis. lot, un pétrolier c'est aussi un travail d'équipe.
Certes, la traversée de l’Atlantique est difficile, surtout Tous unissent leurs efforts pour assurer le transport de ce
lorsque le navire est vide, mais, arrivé en Amérique, on peut liquide précieux qui, transformé plus tard en essence, permettra
descendre quelques heures à terre et entrer en contact avec au citadin de se déplacer en voiture et à l'agriculteur d’utiliser
les habitants du pays. son tracteur. J. L.
TCrUMADAM A V&àTCf*UNnDAUA