Page 34 - Coeurs Vaillants Num 11
P. 34

34

          TROIS PETITS TOURS DE SCENE





           Chaque soir, pendant une demi-heure ou une heure, il
         change de métier toutes les trois minutes. Ce soir, il est suc­
         cessivement un petit employé, un matador, etc... Cela ne veut
         pas dire que demain soir il ne sera pas général mexicain ou
         pêcheur marseillais. Ces métiers il ne les tait pas en dilettante,
         il les vit vraiment et... en îorce.
           Ce chanteur devant qui se sont ouvertes toutes grandes les
         portes du succès, c’est Marcel Amont.


                       L’HOMME A L’ŒILLET


           Une de ses photos est devenue en quelque sorte un symbole.
         Marcel Amont, en chemise à carreaux noirs et blancs, dévore
         gentiment un œillet. Cela veut aussi bien dire qu’il est senti­
         mental en diable ou qu’il a la dent un peu dure.
           Je crois bien que ces deux traits se retrouvent dans
         son caractère et aussi dans son répertoire. Il y a pourtant un
         troisième trait qui domine tout : la volonté.
           La volonté, il lui en a fallu pour arriver à faire ce qu’il vou­
         lait : chanter.
           Il commença à faire comme vous et moi : aller à l’école. On
         ne peut pas dire qu’il ait été un excellent élève. Ce n’est pas
         qu’il ne travaillait pas, mais déjà son tempérament de fantai­
         siste lui jouait de vilains tours dans la mesure où il lui en faisait
         jouer aux autres. La blague qu’il préférait était d’attacher ses
         camarades à leur chaise pendant le cours... Je m’empresse
         d’ajouter que ceci n’est pas un exemple à imiter, même si l’on
         veut devenir chanteur et que l’on a du talent.
           La preuve, c’est qu’il se fit renvoyer trois fois ! La troisième
         fois, son père se mit en colère. « Comment peux-tu espérer
         devenir un jour notaire ? »
           Je ne crois pas trop m’avancer en disant que si Marcel
         Amont espérait quelque chose, lui, c’était de ne pas devenir
         notaire ! Quoi qu’il en soit, il continua ses études et se fit
         même inscrire à la Faculté de droit.


                     TROIS ANS DE NOUILLES
                    ET DE POMMES DE TERRE


            Si notre ami semblait suivre la route bien droite qui mène
         à la profession notariale, il s’engageait aussi sur le chemin
   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39