Page 25 - Coeurs Vaillants Num 11
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             tables joyaux ailés de la nature, pesant à LES COLIBRIS



               Ces minuscules boules emplumées, véri­
             peine trois grammes, habitent uniquement
             le nouveau continent, du Nord au Sud. On en
             connaît plus de six cents espèces, dont le
             plumage magnifique leur a valu les noms de
             « saphyr, arc-en-ciel, fée, sylphe, rubis,
             améthyste, topaze, émeraude, rayon de
             soleil, etc. ». On les rencontre, suivant les
             époques, aussi bien dans le Labrador qu’en
             Alaska, au fond des forêts de l’Amazonie
             qu’aux sommets neigeux des Andes.
               Les colibris, ou oiseaux-mouches, se nour­
             rissent de suc de fleurs, d'insectes minus­
             cules, qu'ils pompent dans le fond des
             corolles à l'aide de leur petite langue creuse,
             tout en volant, et sans prendre aucun point
             d'appui. Ils consomment environ près de
             deux fois leur propre poids de nectar et
             d'insectes ; cette dépense de vie intense les
             conduit chaque nuit à une hibernation bien­
             faitrice, mais parfois dangereuse. C’est pen­
             dant cette période de sommeil qu’autrefois
             les Incas en faisaient des razzias, afin
             d’employer leurs dépouilles à la confection
             de splendides manteaux de cérémonie. Leur
             plumage, huppes, collerettes, queues, per­
             mettent de différencier les espèces.










                                                                                   Les ailes d'un colibri battent environ
                                                                                 soixante-quinze fois par seconde, et son vol
                                                                                 peut dépasser 90 kilomètres à l’heure ; c'est
                                                                                 le seul oiseau capable de voler à reculons.
                                                                                 Les œufs pondus par la femelle sont de la
                                                                                 taille d'un petit pois.
                                                                                   Ces frêles créatures exécutent cependant,
                                                                                 chaque année, des migrations étonnantes,
                                                                                 en raison de leur taille. On cite des voyages
                                                                                 de plus de 10 000 kilomètres et la traversée
                                                                                 de la mer du Mexique. Certaines espèces,
                                                                                 sans doute plus évoluées, profiteraient,
                                                                                 dit-on, des déplacements des échassiers
                                                                                 pour s'infiltrer, tels des insectes, dans le
                                                                                 doux plumage de leur cou et faire, de cette
                                                                                 façon, un voyage gratis et peu fatigant !
                                                                                   Grâce à des lois rigoureuses qui inter­
                                                                                 disent le commerce des plumes d'oiseaux,
                                                                                 ces joyaux emplumés sont, de nos jours,
                                                                                 mieux protégés. Ajoutons encore qu'ils
                                                                                 vivent très bien en captivité, si l’on sait les
                                                                                 soigner et les nourrir comme il se doit.
                                                                                                             ESGI.

















                                     ORIGINES
            1. « Lucifer », Mexique. — 2. « Rubis », Dakota, Kansas, Texas. — 3. « Long-Bec »,
           Arizona. — 4. « Large-Queue », Idaho, Montana. — 5. « Gorge-Bleue », Texas. —
           6. « Sapho », Bolivie. — 7. « Topaze », Guyane. — 8. « Forte-Épée », Équateur. —
           9. « Sternoclyte », Venezuela.
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