Page 34 - Coeurs Vaillants Num 04

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Les deux jeunes gens dînent ensemble à la lueur des bougies et
apprécient fortement les nombreux mets posés sur la table. Mais
Jules en abuse un peu trop, et le voilà pris d'un malaise qui l'oblige
à gagner précipitamment la salle de bains. Mireille, dégrisée, s’en va,
déçue...

Le lendemain, Jules emmène Mireille se promener dans une
S idide voiture, la conduit se baigner sur une plage de luxe, mais
en vain. Tout s’avère inutile auprès d’une Mireille hostile qui finit
par l’abandonner seul, dans son trop grand appartement, devant
une table couverte de nourritures intactes. Jules en a le cœur si
gros que le soir même il quitte la suite princière, et retourne coucher
dans sa petite chambre. Le beau rêve est fini, et Jules redevient le
petit liftier qu'il était deux jours auparavant. Son aventure l'a rendu
un peu plus triste et un peu plus désenchanté. Et voilà que, la mal­
chance survenant, son ascenseur tombe en panne alors que s'y
trouvait un grand homme d’affaires américain, Marc Fersen. Jules
entraîne l'Américain jusqu’aux machines faisant fonctionner l’appa­
reil et, sous les yeux de l'homme d'affaires, arrive à réparer l'ascen­
seur, avec beaucoup d'astuce et d’habileté. Mais la débrouillardise
du jeune garçon ne désarme pas la Direction qui a trouvé là le pré­
texte qu'elle cherchait pour le renvoyer.

6.^Le soir, dans son lit, Jules ne parvient pas à s’endormir; son
univers s’est écroulé.
Cependant quelqu’un ne l’a pas oublié. C'est Marc Fersen qui,
reconnaissant sa maîtrise professionnelle, demande à le voir, et
charge M. Anselme de le ramener au Grand Palace. Mais Jules ne
veut rien entendre... Et pourtant nous le voyons franchissant les
portes de l’hôtel ; suivi de Marc Fersen, il monte dans une magnifique
voiture, Mireille lui sourit, et la voiture démarre vers des pays
4.‘Ayant abandonné son costume de liftier, Jules pénètre dans
fabuleux... )
l'appartement de ses rêves. Il ne se tient plus de joie. Il va de pièce
FILM S. N. C.
en pièce, de découverte en découverte, et appuie sans se lasser
sur des boutons qui font apparaître de nouvelles merveilles. Il sonne
l’un après l'autre, pour le servir, garçons, maître d'hôtel, coiffeur...,
tous ceux qui, d’habitude, le regardaient du haut de leurs impor­
tantes fonctions... Et naturellement il commande un plantureux repas
auquel il invite Mireille, la petite fleuriste, avec la ferme intention de
l’éblouir. NOTRE JUGEMENT
Le sujet de ce film n’est pas original. Il
ne prétend pas l'être, d'ailleurs. L'histoire
du petit garçon pauvre qui devient milliar­
daire d’un jour, puis est définitivement
adopté par un authentique milliardaire,
n'est pas nouvelle. Ce film est pourtant ori­
ginal par la façon dont il est traité. Il s’appa­
rente, en effet, plus à un conte de fée qu'à
une histoire réelle.
Nous passons tour à tour de l'attendrisse­
ment à l'amusement et de l'amusement à la
tristesse. Le jeune héros ne cesse pas un
instant d'être sympathique. Il ne manque
tout de même pas de ténacité, ne se laissant
jamais impressionner par les obstacles qui
se dressent sur son chemin. Un film que vous
ne devez pas manquer d'aller voir. Je mets
ma main au feu qu'il vous plaira !