Page 16 - Coeurs Vaillants Num 04
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LES GARDIENS DE LA PAIX DE PARIS z

                                  Un siècle d'uniformes 1829*1929
                                      Les « gardiens de la paix » parisiens sont de création relati­
                                    vement récente puisqu’ils furent institués par le préfet de police
                                    De Belleyme, le 12 mars 1829. Leur véritable nom est d’ailleurs
                                    « sergent de ville », en souvenir des fameux « sergents de guet »
                                    qui assuraient déjà la police de la ville.
                                      Déjà, en 595, le roi mérovingien Clotaire II promulgue un édit
                                    réglant le service de la garde de nuit ou guet de Paris. Vous
                                    voyez que cela remonte loin. Il est vrai qu’à cette époque Paris
                                    n’était pas de tout repos. Nos trop fameux « blousons noirs »
                                    feraient certainement tristes figures à côté des brigands de la
                                      Udur aes miracieSmll7',*rfWW’"'u^







































           Au moyen âge, il existait deux gardes : le « guet royal » et le   républicaine » et remplacé par un nouveau corps de gardiens de
          « guet assis ». Ce dernier, dit aussi « dormant », était formé   la paix. Pour ceux-ci, Ledru-Roilin fit exécuter par le peintre
          de bourgeois. C’était une sorte de garde nationale, chargée de   militaire Raffet différents projets, en mars 1848. Ces projets sont
          la surveillance de jour.                              curieux, et montrent des tenues vertes à distinctives écarlates
           Le « guet assis » fut remplacé par le guet royal qui, en 1566,   avec des casquettes à la russe ! En fin de compte, fut choisie une
          comptait 1 600 hommes.                                tenue avec chapeau tyrolien qui ne dura que deux ans. Sous le
           Sous la Révolution, en plus d’une légion de la police sous   Second Empire, fut reprise une tenue similaire à celle du règne
          les ordres d’officiers de paix et commissaires, il y avait la Garde   de Louis-Philippe, mais avec le bicorne. Plus tard et en petite
          municipale, la Gendarmerie nationale, etc., une véritable divi­  tenue, les gardiens portèrent aussi le képi, ainsi qu'une redingote
          sion des pouvoirs prêtant à toutes les confusions. Ces différents   pour la nuit et l'hiver.
          corps en nombre plus réduit existèrent jusqu'à la création des   Une nouvelle tenue assez semblable fut promulguée de 1873
          « sergents de ville ».                                à 1895 avec entre autres un képi rigide. En 1887, les gardiens
           A l'origine, en mars 1829, les gardiens de la paix n'étaient   furent dotés de bottes semblables à celles des pompiers et de
          que 36 (3 par arrondissement). Mais, dès le mois d'août, leur   pèlerines de caoutchouc. Pour l’été, jusqu’à 1893, ils portèrent
          nombre était déjà porté à 85. Le jour, ils portaient la canne et   le pantalon de coutil blanc.
          l'épée et, pour les rondes de nuit, le sabre, ainsi qu'une redin­  Une nouvelle réforme de l’habillement eut encore lieu en 1895,
          gote à deux rangs de boutons. Dès 1842, leurs officiers, dénom­  mais affectant surtout des détails dont la forme du képi qui
          més « officier de paix », portèrent la tenue noire qui les dis­  devint plus haut et semi-rigide. Les gardiens de la paix conser­
          tingue encore actuellement.                           vèrent cette tenue jusqu'en 1925. C’est ainsi entre autres que
            Lors de la Révolution de 1848, le corps fut dissous et remplacé   furent habillés les premiers « motards » aux environs de 1910.
             ie « corps des Montagnards » constitué par le chef de la   Une tenue un peu style « facteur » fut de nouveau   ’ de
                                 police Caussidière, le 24 février   1925 à 1936.
                                 1848, avec des ouvriers sans travail.  C’est à cette date que le corps
                                   Le corps fut d'ailleurs rapi­  fut doté de l’uniforme actuel, à
                                 dement transformé en « Garde   quelques détails près.
                          A, Boucle de ceinturon de brigadier(l895).  i. Brigadier de gardiens de la paix en
                          B. Boucle de ceinturon de gardien (1895).   grande tenue (1895).
                          C. Sergent de ville (1830-1848).    J.  Gardiens de la paix (1925-1936).
                          D.  Montagnard (février-mars 1848).  K.  Garde d’épée de sergent de ville
                          E.  Sergent de ville (1848-1849).    (second empire).
                          F.  Brigadier de gardien de la paix en   L.  Canne de sergent de ville (1829).
                           tenue d’été (second empire).       M.  Couteau-poignard (1848).
                          G.  Gardiens de la paix (1870).    ; N. Garde d’épée d’officier de police
                          H.  Gardiens de la paix mobilisé(1870-1871).   (1895).
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