Page 47 - Blanche neige et les 7 nains
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La Princesse mettait la dernière main à la tarte de Grincheux,
quand une ombre s'étendit sur la table devant laquelle elle se tenait.
Levant les yeux, elle aperçut à travers la fenêtre une vieille
mendiante dont la face ridée était traversée par un sourire.
« Vous êtes toute seule ici, ma chérie?» demanda la mendiante
d'une voix qu'elle s'efforçait d'adoucir.
Oubliant les animaux qui entouraient la maison, Blanche-Neige
fit signe que oui.
,< Oui, je ... suis seule.
- Cela sent bon, dit la Reine en posant sa corbeille sur le
bord de la fenêtre. Mais les tartes aux pommes sont encore
meilleures que celles aux groseilles. Ces pommes sont délicieuses.
Et elle désignait celles de la corbeille. - « Goûtez-en une »,
et elle tendit à Blanche-Neige la pomme empoisonnée.
Blanche-Neige tendit la main pour la prendre. Au même
moment, les oiseaux, qui s'étaient jusque-là tenus cachés derrière les
arbres, se précipitèrent sur la Reine et l'assaillirent en frappant son
dos de leurs ailes, de leurs becs et
de leurs griffes. Sortant vivement de
la maisonnette, Blanche-Neige chassa
les oiseaux avec colère.
« Voulez-vous finir? Allez-vous-
en ! »
Elle ne pouvait comprendre
pourquoi ils faisaient preuve d'une
telle méchanceté à l'égard d'une
pauvre mendiante ; elle soutint celle-
ci pour l'aider à entrer dans la
maison et l'installa confortablement
dans un bon fauteuil.
Au-dehors, un orage s' annon-
çait. De sombres nuages traver-
saient le ciel. Les oiseaux battaient
de leurs ailes les vitres et pous-
saient de petits cris pour avertir
Blanche-Neige du danger que lui
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