Page 50 - Blanche neige et les 7 nains

avant d'avoir exprimé votre souhait », dit la vieille sorcière.
Blanche-Neige mordit la pomme; le poison produisit immédia-
tement son effet. Poussant un douloureux petit cri, la Princesse
s'affaissa sur le sol. L'horrible Reine s'écria alors, avec une joie
sauvage : « Maintenant, je suis la plus belle du royaume ! »

D e lourds nuages noirs étaient descendus très bas et la pluie
s'abattait en torrents. La Reine sortait de la maison, à l'instant
même où les nains faisaient irruption dans la clairière en brandissant
leurs pioches. « La voilà!... Sus à e!le ! ... ,; hur!a Grincheux.
Eiie s'enfuit dans la forêt. Alors, la chasse commença. Les
nains, les oiseaux et tous les animaux, poussés par le vent, s'étaient
élancés sur les pas de la Reine.
Tout à coup, un énorme rocher se dressa devant celle-ci, lui
barrant le chemin. S'aidant de ses mains, elle escalada le rocher
abrupt. A un moment, jetant un regard derrière elle, elle vit les
nains qui grimpaient à sa suite. S'accrochant à une saillie de la
pierre, la Reine chercha ce qu'elle pourrait leur lancer pour arrêter
leur poursuite. Elle tendit le bras vers un gros quartier de rocher,
placé juste au-dessus de sa tête, mais un éclair la fit tressaillir; elle
perdit l'équilibre, lâcha la paroi à laquelle elle s'agrippait et tomba
dans le précipice ouvert à côté du rocher.
Quand les nains rentrèrent dans leur chaumière, ils trouvèrent
Blanche-Neige gisant sur le plancher. Les nains mirent tout en
œuvre pour ranimer leur Princesse bien-aimée, mais finalement, le
cœur brisé, ils l'étendirent doucement sur une table et posèrent deux
candélabres, l'un à sa tête, l'autre à ses pieds. Leur lumière
tremblante projetait sur les murs les ombres agrandies des nains,
agenouillés auprès de la Princesse et la regardant avec tristesse.
Blanche-Neige, toujours très belle, semblait n'être qu'endormie.
Les nains ne purent se résoudre à l'enterrer dans la froide terre;
ils lui firent un splendide cercueil de cristal et d'or et la cou-
chèrent à l'intérieur sur un coussin de satin. Puis ils portèrent le
cercueil dans une clairière où de grands sapins parsemaient le sol
de leurs aiguilles odorantes. Et pendant les longs mois d'hiver ils la
veillèrent constamment.

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