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AVRIL 71
longtemps que la miellée ne donne pas abondamment,
fournir l’augmentation d’espace sous forme de rayons
bâtis, à mesure des besoins. L’aspect de la ruche,
guide pour cela : lorsque les abeilles occupent en
masse tous les rayons, on doit en introduire de nou
veaux. Il est préférable de ne le faire que graduelle
ment.
C’est par l’agrandissement au moyen de rayons tout
bâtis, en aérant les ruches par le bas et en les abritant
du soleil quand il fait chaud, qu’on réussit dans une
certaine mesure à prévenir l’essaimage naturel, si
nuisible au rendement de l’apiculture, au moins dans
nos contrées à courtes récoltes. Cette addition de
rayons ne suffit pas, il est vrai, lorsque la miellée
devient abondante ; les abeilles éprouvent alors un
besoin naturel de produire de la cire, besoin qu’il faut
avoir soin de satisfaire et d’utiliser en leur donnant,
en outre des rayons, soit des cadres garnis de cire
gaufrée (voir Cire gaufrée), soit des sections (voir
Miel en sections).
Pour donner une idée du développement qu’une fa
mille peut prendre en sept ou huit semaines, je men
tionnerai ce fait qu’une colonie occupant à la fin de
mars cinq rayons de 11 à 12 décm. carrés, en couvrira
entièrement onze à douze aux approches de la grande
miellée si elle a été bien conduite, et que vers le
25 mai sa population occupera cinq ou six cadres de
plus (ou 11 à 12 demi-cadres) et peut-être davantage,
qui prime tout. De même que de très jeunes abeilles peuvent devenir
butineuses avant leur âge normal pour cette fonction, lorsque les
vieilles font défaut dans la colonie, les vieilles de leur côté peuvent
encore à la rigueur bâtir et nourrir le couvain lorsqu’elles manquent
de plus jeunes compagnes ; mais l’apiculteur se trouve toujours
mal de ne pas tenir compte de cette loi naturelle de la division du
travail, la besogne est mal faite.

