Page 90 - la_conduite_du_rucher

74 AVRIL
Il faut être déjà au courant du métier pour faire cette
opération avec opportunité.
L’intercalation de rayons vides dans le nid à cou­
vain demande aussi une certaine dose d’expérience
que ne possèdent pas les débutants ; quant à celle de
cadres’garnis de cire gaufrée, ils doivent encore moins
y songer. Scinder le nid à, couvain en deux est une
manœuvre fort dangereuse. Tout au plus peut-on,
lorsque la population est forte, intercaler au centre un
rayon préalablement réchauffé à l’une des extrémités.
Cire gaufrée. — Dans notre'pays, c’est générale­
ment dans la seconde moitié d’avril, si les fleurs
donnent du miel, sinon en mai, que les abeilles com­
mencent à montrer quelque disposition à produire de
la cire, c’est-à-dire à bâtir, ce qui se reconnaît à ce
qu’elles retouchent et rallongent avec de la cire plus
claire les extrémités des cellules à miel en haut des
rayons. Si les apports de miel ont quelque importance,
le moment est venu de leur donner des feuilles de cire
gaufrée, qui les dirigeront dans leurs constructions,
leur fourniront une partie des matériaux et leur
épargneront de la besogne. Il y aura ainsi économie
de miel, de temps, de travail, et les rayons obtenus
seront à petites cellules, selon le modèle fourni,
réguliers et exactement dans le plan du cadre.
Chacune des deux faces d’un rayon est composée de
cellules occupant la moitié de l’épaisseur du rayon et
séparées de celles de l’autre face par une cloison cen­
trale, régnant au centre du rayon sur toute son éten­
due et formant le fond des cellules. C’est cette cloison
mitoyenne qu’un apiculteur allemand du nom de
Mehring, a eu l’idée d’imiter. On l’obtient en faisant
passer des feuilles de cire pure entre deux cylindres
gravés, ou en versant la cire chaude entre deux pla-