Page 190 - Histoire de France essentielle
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Lectures.              — 182 —              LA RÉVOLUTION.


























                             89’ Lecture. — Le 18 Brumaire.
                  Au retour de l’expédition d’Égvpte, on donna des fêtes en l’honneur
                de Bonaparte, mais il montrait peu d’empressement, et on apercevait
                en lui une arrière-pensée de conspiration. Le i5 brumaire, Siéyès et
                Bonaparte arrêtèrent leur plan d’attaque contre la Constitution de
                l’an III. Siéyès se chargea de préparer les Conseils, Bonaparte gagna
                les généraux. L’entreprise fut fixée au 18 brumaire. Le 18, au matin,
                les membres des Anciens furent convoqués d’une manière inusitée.
                Trois des conjurés les plus influents assurèrent que les Jacobins ve­
                naient en foule à Paris et qu’ils voulaient rétablir le gouvernement
                révolutionnaire. Un autre conjuré demanda que le Corps législatif fût
                transféré à Saint-Cloud, et que Bonaparte, nommé commandant des
                troupes, fût chargé de la translation. Le Conseil accorda tout ce que
                les conjurés demandèrent. Bonaparte attendait le résultat avec impa­
                tience. Quand le décret du Conseil des Anciens lui fut apporté, il se
                mit à la tête de ses officiers, marcha aux Tuileries et prêta serment de
                fidélité.
                  Bonaparte était chef du pouvoir armé; mais le pouvoir exécutif du
                Directoire et le pouvoir législatif des Conseils existaient encore. Quatre
                directeurs donnèrent leur démission. Le Directoire fut dissous de fait.
                Les Cinq-Cents et Bonaparte restèrent seuls en opposition.
                  A Paris, l’agitation était grande; les républicains éprouvaient de sé-
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