Page 172 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 164 — LA RÉVOLUTION.
Fig. 140. — Danton. Fig. 141. — Robespierre.
Bi1' Lecture. — La France républicaine et le droit
des peuples.
En 1792, la Convention, glorieuse et calme au milieu de la victoire,
délibère pendant un mois sur la question de savoir si elle accepterait
la réunion volontaire de la Savoie à la France.
Et après avoir mûrement débattu la question, après avoir ordonné
une enquête, envoyé des commissaires et recherché surtout si les géné
raux qui étaient à la tête des armées françaises n'avaient pas exercé de
pression sur le pays, la Convention fit un des plus immortels, un des
plus admirables de ses décrets.
Elle décida, pour servir de règle aux armées de la République tout
entière, que toutes les fois qu’un pays serait sur le point d’être envahi
par une armée française, les généraux réuniraient leurs troupes, leur
feraient prêter serment de respecter les propriétés et les personnes, de
ne se livrer à aucune espèce de vexation, de saisie ou de pillage, con
voqueraient les municipalités, rassembleraient les citoyens dans leurs
comices sous la garantie de leur épée, de telle sorte que la présence des
troupes n’était plus une menace, mais au contraire une protection.
Puis, les peuples ainsi convoqués étaient appelés à délibérer sur leurs
destinées.
La Convention affirmait par là cette noble idée, si cruellement mé
connue par d’autres, que la République française ne se battait pas par
esprit de conquête ou d’usurpation; qu’elle n’entrait sur les territoires
étrangers que pour y abattre le despotisme et que pour rendre les
hommes et les citoyens à eux-mêmes.
Lorsque la force triomphe dans le monde et qu’on ose formuler
cette pensée cynique que la force prime le droit, on a le devoir de re-

