Page 25 - Coeurs Vaillants Num 38

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4-ai/es c/e.
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Cuisses renf/ê&s \
e? carénées. \

CRIQUET
MAROCAIN

De la famille des Orthoptères sauteurs, tout
le monde connaît les criquets, dont les grandes
pattes postérieures, s'appuyant par leur tarse
sur le sol, puis se détendant, lancent l’animal
en un bond pendant lequel il prend son vol.
Ses antennes sont courtes ; l'abdomen n'est
pas prolongé en un appareil destiné à la ponte,
comme chez les véritables sauterelles, avec les­
quelles il ne faut pas le confondre.
Les sons qu'émettent les criquets proviennent
du frottement de la face interne dentelée des
cuisses contre une surface correspondante
striée des élytres.
Les deux espèces les plus redoutables sont
le criquet marocain et le criquet pèlerin. Le
premier, qui ne dépasse guère 3 centimètres de
long, habite les parties élevées de l'Atlas en
Algérie, d'où if rayonne en quantités formi­
dables dans diverses directions, ravageant
toutes les récoltes sur son passage. Le criquet
pèlerin, de taille double du précité, semble
partir du centre de l’Afrique, traverse le Sahara
et arrive en Algérie au printemps. Les femelles
pondent alors, dans les endroits sableux, une
centaine d’œufs chacune, lesquels au bout d'un
mois donnent naissance à des « larves » qui,
en six semaines, deviennent à leur tour proli­
fiques. Véritables fléaux, difficiles à combattre,
ces acridiens s'abattent sur des pays entiers et
marocain, y sèment la désolation. Le poids d'un nuage de
criquets, qui traversa la mer Rouge en 1889,
ensab/éc- a fut évalué à plus de 20 000 tonnes.
-4 cm.de Citons encore le criquet italien, lequel fit des
ravages considérables au début du siècle, no­
/60 à ldû<xaj-fs 1 tamment dans le département des Charentes ;
le criquet voyageur de Roumanie, le criquet
américain d’Argentine et le magnifique criquet
germanique, aux ailes postérieures d'un rouge
vif, commun dans les contrées montueuses de
notre pays.
Heureusement, tous ces insectes ne sont pas
aussi malfaisants et, si les cigognes et les pois­
sons en sont friands, les Arabes, eux, les
savourent grillés ou salés.
Pour finir, disons que force nous est pourtant
Photo SÉLECTION. lutter contre cette « huitième plaie d'Égypte »
de constater qu'à l’heure où l’homme cherche à
mettre un pied sur la lune il lui est difficile de
qui, sans crier gare, peut demain réduire à
néant ses récoltes.
ESGI