Page 10 - Coeurs Vaillants Num 06
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Il était venu avec Luis et pendant
                                                                                      toute la séance d’entraînement il
                                                                                      resta derrière les cordes, le menton
                                                                                      appuyé sur le poing, le regard
                                                                                      vague, sans guère bouger.
                                                                                        C’est à la fin seulement, lorsque
                                                                                      Luis, les cheveux collés au front
                                                                                      par la sueur, se frottait avec la ser­
                                                                                      viette, c’est alors que le nouveau
                                                                                      venu s’avança vers Bianchi.
                                                                                        — Je peux mettre les gants ?
                                                                                      dit-il.
                                                                                        Bianchi l’examina attentivement.
                                                                                      C’était un garçon grand et bien
                                                                                      bâti, aux épaules vigoureuses. Mais
                                                                                      quelque chose de vacillant dans la
                                                                                      démarche, un tremblement lorsqu’il
                                                                                      étendait le bras, les yeux rouges
                                                                                      et un vague air de malpropreté,
                                                                                      les cheveux trop longs dans le cou
                                                                                      révélaient le gars qui se laisse
                                                                                      aller : peut-être buvait-il trop
                                                                                      d’alcool. Et les doigts jaunis par le
                                                                                      tabac indiquaient aussi qu’il fumait
                                                                                      trop.
                                                                                        — Vas-y, dit Bianchi en lui ten­
                                                                                      dant les gants. On va voir ce que
                                                                                      tu peux faire.






















                                                                                                           UK'Wl .«•
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