Page 106 - Terre Moderne
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éléments nitrificateurs qui amènent la décomposition
et, partant, l'assimilation de la fumure organique (fumier
de ferme, guano, gadoues, sang desséché, farine de
viande, etc.). Il sera préférable alors de remuer les parties
profondes du sol, ou même le sol, mais en le laissant sur
place. Il faut, pour cette opération complémentaire du
labour qu'on appelle fouillage, un supplément considé-
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rable de traction, peu réalisable avec la traction animale,
mais facile si on utilise un tracteur même de moyenne
puissance, à condition de ne point utiliser trop de socs.
Façons superficielles.
La multiplication des façons superficielles (hersages,
-binages, sarclages) permet de maintenir les sols propres,
mais surtout de conserver l'humidité du sol : condition
essentielle de la réussite d'une récolte quand les printemps
sont chauds et les étés secs. On favorise également la
levée des graines à germination peu rapide ou semées
tout à fait en surface et se défendant mal contre les mau-
vaises herbes, par des roulages ou des plombages du sol,
très rapidement exécutés, ramenant par capillarité à
la surface du sol l'eau qui favorise la germination.
Il est à peine besoin d'élargir les intervalles de semis
pour que le travail au tracteur soit aussi bien fait. Mais
cette facilité de réaliser les opérations de façons super-
ficielles reçoit au maximum son application dans les
méthodes de culture appliquées dans les pays secs :
Midi de la France, Espagne, Afrique du Nord,
où la nécessité de conserver l'eau dans le sol oblige à
rompre d'une façon permanente la couche superficielle
du sol et il faut surtout dans les sols trop peu profonds
éviter de les retourner souvent. Le pulvériseur à disques
doit remplacer ici souvent la charrue pour les déchau-
mages; le cultivateur et le scarificateur pour les labours.
La gamme des instruments de travail superficiel du sol
doit être utilisée au maximum : herses, bineuses, sar-
cleuses, etc... La culture extensive dans les pays de
« dry f arming » fait, grâce au tracteur, de plus en plus
place à la culture intensive, si toutefois on s'en tient à
l'élément final que constitue le rendement qui, là plus
qu'ailleurs, conditionne le prix de revient.
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