Page 90 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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86       LES  MÉMOIRES  DU  CURÉ  DU  MAQUIS

                                  20°)  -  ANNECY  N°  250  -  25  Mars  1944  -  Secret,
                                à  présenter à  22  heures.
                                  Au Commandant de la Police de Sécurité et du S.D.
                                de  Lyon  à  l'atttllltion  du  SS.  Oberstunnbannführer,
                                D•.  KNAB.

                       Obfet:  ACTION  EN  HAUTE-SAVOIE.
                          A la suite d'une tournée d'inspection avec DARNAND à Thorens
                       et au PETIT-BORNAND,  une conférence eut lieu  dans les locaux de
                       mon service entre le Général  PFLAUM  et DARNAND.  Il fut d'abord
                       décidé  que les  forces  de  la  Milice  sous  le  commandement  de  DE
                       VAUGELAS,  auraient pour mission la sécurité du combat et le barrage
                       du  secteur  Petit-Bornand,  Thorens,  Villaz,  Dingy.  DE  VAUGELAS
                       veut  occuper la  première  ligne  exclusivement  avec  de  la  Milice;
                       en deuxième ligne seront placés les trois escadrons de G.M.R. avec
                       armes lourdes qui lui ont été mises à disposition par DARNAND.  Le
                       Général PFLAUM  était complètement d'accord.  DE VAUGELAS  aura
                       également sous ses ordres une compainie de grenadiers de la Werh-
                       macht  comprenant  deux  sections.  DARNAND  était d'accord.  DAR-
                       NAND  demande que du point de vue politique et dans l'intérêt de
                       la  collaboration  franco-allemande,  tous  les  prisonniers  soient  mis
                       entre  les  mains  des  autorités  françaises.  Le  Gouvernement  fran-
                       çais ne peut admettre que les prisonniers éventuels faits  au  cours
                       d'une action commune accomplie par des forces françaises et alle-
                       mandes,  contre  des  Français,  ne  lui  soient  pas  livrées,  déjà  par
                       égard à l'opinion publique en France, ainsi qu'à l'étranger et pour
                       sauvegarder l'honneur national.  Après l'entretien  avec  DARNAND,
                      le Général  PFLAUM  croit qu'il est utile de  céder sur ce  point  au
                       désidérata français, et il a  dépéché ce soir, un courrier au comman-
                      dant  militaire  de  la  zône  sud,  pour  obtenir  des  éclaircissements
                      immédiats.  Quant  au  butin  global,  DARNAND  a  exprimé  le  désir
                       qu'une partie du butin soit remise  aux forces  françaises  de Police
                       l'action  une fois  terminée.  DARNAND  a  proposé  de  faire  jeter des
                       tracts au-dessus  du  Plateau des Glières,  à un  moment tactique à
                       fixer  par la Division.  Les tracts doivent faire  état des  points sui-
                       vants dont voici le sens : • Français,  vous êtes cernés par de puis-
                       santes forces  allemandes et françaises.  La situation est sans issue.
                       Rendez-vous.  Vous  ne  serez  pas  traduits  devant  les Tribunaux
                       allemands, mais jugés par des Français. Si vous ne donnez pas suite
                       dans  les  24  heures  à  cet  appel,  vous  serez  sO.rement  détruits.».
                       DARNAND  désirerait faire  rédiger cet appel par des  Français et le
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