Page 76 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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58 HISTORIQUE DU 7° BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
tir très favorable. Aucun cheminement ne permet de continuer la pro-
gression. Le bataillon se voit dans l'obligation de s'arrêter du fait des
pertes subies et de )'.avalanche de fer qui s'abat sur ce glacis. Entre
temps, le 13" B. C. A., abrité par la crête servant d'axe de séparation
aux deux bataillons, gagne ses objectifs.
Spontanément, les compagnies tentent de reprendre par surprise
leur progression. Au prix de prodiges inouïs, la ligne avance pénible-
ment, mais la concentration de feu est telle que force est au bataillon
de se terrer.
A 15 heu,res 30, le chef de bataillon prescrit un nouvel effort qut
reste infructueux. A la tombée de la nuit, l'ennemi prononce une vio-
lente et rageuse contre-attaque dans la direction sud de Morcourt. Nos
chasseurs lui font payer cher l'échec de ! 'après-midi et un assaut fu-
rieux rejette les a,llemands dans leurs lignes.
Le 7 octobre, à 15 heures, ! 'attaque est reprise. D'un élan fou-
gueux, les tenribles barrages de mitrailleuses sont franchis. Les lourdes
pertes ne ralentissent pas les vagues d'assaut qui s'emparent de la train-
chée des << Huîtres » jusqu'à la ferme Tilloy où le bataillon est en jonc-
tion avec le 13• B. C. A. qui a atteint lui aussi tous ses objectifs.
A peine installées et réduites à une poignée d'hommes. la Ir•
compagnie et la S. B., prises d'enfilade par les feux de la tranchée des
u Hannetons » et littéralement arrosées de bombes à ailettes, sont vio-
lemment contre-attaquées par un ennemi qui s'était tenu dissimulé dans
Je Chemin Creux, à l'est de la tranchée des Huîtres et doivent céder
sous le nombre. Pendant ces deux jours, le bataillon a perdu 35 tués,
dont trois officiers et 150 blessés. En raison de ces pertes, il est dépassé
par ) 'attaque qui continue et bivouaque jusqu'au 17 octobre sur ses
emplacements qui sont journellement bombardés.
Le rôle du 7° B. C. A. n'est pas terminé. Le 20 octobre, il est
en ligne à ! 'ouest d 'Etreux, sur la rive gauche du canal de la Sambre.
Tous les poi1nts de passage sont détruits. Pendant les jours qui suivent,
on travaille fébrilement, des passeirelles de fortune sont construites. On
sonde l'ennemi; chaque nuit, des patrouilles audacieuses circulent sur
les bords du canal. La victoire est en marche.
Le 4 novembre a lieu l'attaque générale. Le bataillon traverse le
canal à Etreux, nettoie les bois de la Queue de Bouée et se porte sur
le Nouvion, évacué s&ns défense par l'ennemi: les habitants pleurent de
joie en voyant arriver nos troupes.
A partir de ce jour, les allemands n'opposent plus qu'une faible
résistance. Le 9 novembre, le bataillon se porte:, sans combat,
d'Etrœungt sur Glageon.
La signature de l'armistice le trouve à l'avant-garde de ! 'armée
française; son attitude farouche et son allant fougueux dans les der-
niers combats sont couronnés par une belle citation à l"ordre de
l'armée: