Page 5 - les savoyards dans le monde
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Je compte partir d’icy mardi prochain pour aller à Belleisle de là a l’isle de
Ruis a St Malo etc. Ainsi je ne puis savoir quand je serai de retour car j’ay
a Belleisle outre les affaires des fortifications maritimes pour lesquelles il
n’y a encore i plate formes ni affuts, un examen de 3333 1. d ‘ou-
vrages que le Gouverneur s’est avisé de faire faire chez luy, sans
ordre, dont M. Dorgemon m’a renvoyé le mémoire qui n’est signé
de personne et que feu M. Dasfeld (6) n’avoit pas voulu recevoir.
Je trouverai aussi de l’occupation à St Malo par la mort de M. Par-
roul, les marchés n’ayant pas encore été faits pour cette année. (6) Claude-François Bidal, marquis
Pendant mon absence je chargeray M. Dalincour de faire travailler d’Asfeld (1665-1743), directeur gé-
aux endroits que vous luy assignerez. néral du département des Fortifica-
tions en novembre 1715 maréchal de
France le 14 juin 1734 et gouverneur
J’ay l’honneur d’être avec un respectueux attachement, Monsieur, de Strasbourg le 18 juillet
votre très humble et très obéissant serviteur. François-Amédée Frézier lui dédia
son traité de stéréotomie.
A Blanchard, op. cil
LA FRAISE DU CHILI
- Frézier, Relation du voyage de la
Amédée-François Frézier ne se contenta pas de décrire la fraise Mer du sud
du Chili et d’en donner le dessin, il l’introduisit en Europe où l’on 1716, p. 70.
ne connaissait encore que la fraise des bois. Dans une lettre du
18 novembre 1765 à Antoine-Nicolas Duchesne Il) auteur d’une (1) Antoine-Nicolas Duchesne, na-
Histoire naturelle des fraisiers, il a raconté les soins extraordi- turaliste fronçais né à Versailles en
naires qu’il dut prendre pour conserver quelques pieds de cette 1747, mort à Paris en 1827. Professeur
plante pendant une si longue traversée effectuée par une chaleur d’histoire naturelle ou prytanée de
torride (2/. Saint-Cyr et au lycée de Versailles, il a
publié de nombreux ouvrages
On y cultive des campagnes entières d’une espèce de Fraisier de botanique et de jardinage.
différend du nôtre et les feuilles plus arrondies, plus charnues et
fort velues; ses fruits sont ordinairement gros comme une noix, (2) Jules Philippe, op. cil., p. 20.
et quelquefois comme un œuf de poule; ils sont d’un rouge blan-
châtre et un peu moins délicat au goût que nos fraises des Bois.
J’en ai donné quelques pieds à M. de Jussieu pour le Jardin
Royal, où l’on aura soin de les faire fructifier.
Outre celles-ci, il n’en manque pas dans les Bois de la même
espèce qu’en
Europe ...