Page 34 - Coeurs Vaillants Num 39
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    7.  Pendant ce temps, en effet, Lestaque se demande quelle est   8.  « Eh, tais-toi, da, dit Lestaque avec humeur. Il n’est pas
   la signification de ces mots qu’il répète inlassablement : « C'est   question de toi, mais dé ce pauvre Gatignol. > — « Que comptes-tu
   plus simple de correspondre comme ça que comme quand nous   faire alors ? » — « Y aller, bien sûr. Et tout seul. On n'a pas l’embar­
   étions moussi, au lycée... » — « Quand nous étions moussi, dit   ras du choix. » — « Lestaque, c'est pas prudent. » — « Je sais, mais
   Lestaque lentement... C'est que nous en avons tellement fait,   j’en ai vu d’autres. Allez, ciao, Bastagaille ! Si je tarde trop à reve­
   quand nous étions gosses... » — « Moi, une fois, dit Bastagaille   nir, tu préviendras la Grande Maison, c’est tout ce que je peux te
   soudain mis en train, je me souviens que j'avais imité le chant du   dire. Tu demanderas l’inspecteur Fulaccioli. »
   coq... Et que... »





















    9.  Tandis que Lestaque déjà dans sa voiture parle encore à Bas­  10. Dès qu£ Lestaque sort de Paris, la voiture suiveuse, prenant
   tagaille, de l’intérieur d'une autre voiture, un homme semble   une déviation, semble renoncer à le suivre. Dans leflot serré des
   s'intéresser curieusement aux deux Marseillais. Lestaque démarre,   voitures parisiennes, l'inspecteur ne s’est aperçu de rien. Il roule
   l’autre en fait autant et le suit. Bastagaille hèle un taxi et rentre à   maintenant vers Meudon. Apparaissent les premiers arbres de la
   son hôtel en se disant que s'il joue dans cette aventure un rôle fort   forêt. Il règne, sous l’ombre verte, un grand silence et la circu­
   effacé il compte bien se rattraper en la racontant à son retour à   lation est rare. Selon les ordres de Graviani, Lestaque range sa
   Marseille.                                             voiture sur le bas-côté de la route.




















                                                           12. Lestaque néanmoins avance prudemment, regarde la mai­
    11. Il s’engage à pied dans l’allée forestière. Graviani et Steller   son qui commence à se dessiner à travers les arbres. Tout semble
   ont laissé Gatignol enfermé dans sa chambre et sont allés se pos­  désert. Une seule fenêtre est ouverte là-haut, sur un store véni­
   ter à la porte d’entrée de la maison. Là, ils s’assoient sur le per­  tien. La chambre où se trouve séquestré Gatignol certaine­
   ron. Le revolver en main, ils attendent, prêts à bondir dès que Les­  ment... Il lui suffit donc d'entrer dans cette maison, d’ouvrir la
   taque sera à leur portée. Mais jusqu’au dernier moment il doit   porte de cette chambre, et de... Non. Décidément, cela paraît trop
   croire qu’il ne reste que Gatignol dans la maison.
                                                          facile à Lestaque. Cette maison est-elle VRAIMENT vide? N'y
                                                          a-t-il VRAIMENT que Gatignol?
                                                                                                    (A suivre.)
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