Page 25 - Coeurs Vaillants Num 37

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CATTLEYA

Les orchidées font partie de la famille la plus nombreuse du règne végétal ; 5 000 espèces,
réparties en 350 genres et 5 tribus, croissent sur toute la terre, à l'exception des régions polaires.
Sous le rapport des coloris, ces plantes portent des fleurs dignes d'admiration ; leur consistance
est tantôt légère et fine comme un tissu soyeux, tantôt épaisse et ferme comme de la cire ou de la
porcelaine. Quant à leur feuillage, parfois velouté, chamoiré, argenté ou doré, il constitue à lui
seul un ensemble décoratif. Quelques genres de cette prodigieuse famille fournissent la vanille,
le thé de Bourbon, le salep, et quantité d'autres produits qui trouvent leur emploi tant du côté
culinaire qu'en préparation de médicaments.
Celles qui végètent sur notre sol sont toutes des plantes herbacées, qui se plaisent aussi bien
dans les bois, les prairies humides que sur les coteaux secs et arides ; citons l'orchis pourpre,
l'orchis tacheté, l’orchis singe, le « sabot de Vénus », etc. Mais les plus curieuses et les plus
originales sont disséminées dans les immenses forêts indiennes, africaines, et surtout brési­
liennes, au sol mou, épais d'humus, d’une richesse incomparable, où une pierre est aussi rare
qu’un diamant ! Toutes ces plantes bizarres ne sont pas terrestres; certaines se plaisent aux
sommets d’arbres géants afin d’y jouir de la lumière bienfaitrice. Propagées, senjées, pourrait-on
dire, par les insectes, elles se développent à même les écorces des troncs, mais’n'y vivent pas en
parasites, étant pourvues de racines aériennes, qui puisent dans l'atmosphère les éléments
nutritifs dont elles ont besoin.
Ces sortes d'orchidées, véritables fleurs de la jungle, que certains Indiens « chassent » au péril
de leur vie, exhalent une odeur suave rappelant le muguet, le lilas, l’oranger et, chose étrange,
peuvent se conserver plusieurs mois sans perdre la splendeur de leurs coloris.
Des « orchidiophiles » passionnés font de ces plantes d'admirables collections, et les horticul­
teurs se les disputent pour en orner leurs serres ; le jardin botanique de Sâo Paulo en cultive
plus de 400 espèces. On les multiplie par semis ou par divisions des touffes ou des rhizomes.-
Leur culture exige des soins nombreux et minutieux ; de là leur prix qui dépasse de loin celui des
autres fleurs.
ESGI