Page 18 - Coeurs Vaillants Num 37
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C'est la rentrée...





          il faut se faire une raison... Au début
        de la semaine prochaine (pour les élèves
        des classes primaires), un peu plus tard
        pour les « secondaires », il faudra re­
        prendre le chemin de l’école, du collège
        ou du lycée...
          Il y aura, comme toujours, des cœurs
        un peu serrés en pensant à la grande
        aventure des vacances, mais ce sera lar­
        gement compensé, nous l’espérons, par
        la joie de retrouver les camarades (ou
        d’en découvrir de nouveaux), la décou­
        verte des nouveaux livres, l’odeur des
        cahiers neufs et cette brusque soif de
        travail qui monte en soi à la rentrée...

        BEAUCOUP D'ÉLÈVES
            PAS ASSEZ DE MAITRES
                PAS ASSEZ DE CLASSES

          Comme les années précédentes, mais
        avec encore plus d’acuité, l’année sco­
        laire 1963 se présente sous le signe de
        l’envahissement. Vous êtes de plus en
        plus nombreux à « envahir » les classes,
        et cela pose bien des problèmes à ceux
        qui sont chargés de vous instruire. Cette
        année, tous les records seront battus :
         10 875 000 élèves et étudiants. Mais cette
        augmentation des effectifs n’est pas uni­
        forme. Dans les classes primaires, il y
        aura 43 000 élèves de moins que l’an der­
        nier (où l’on avait battu le record des
        effectifs dans ces classes, depuis la créa­
        tion de l’enseignement obligatoire, avec
        4 978 000 élèves). Par contre, les classes   de nouvelles écoles, de nouveaux C. E. G.,   graves à cause du nombre. Les profes­
        des C. E. G. connaîtront une extraordi­  mais ce qui a pu être fait est insuffisant,   seurs seront obligés d’être très sévères
        naire affluence.                     car les garçons et les filles en âge sco­  sur ce plan. A vous de le comprendre et
                                             laire sont beaucoup, beaucoup plus nom­  d’être raisonnables...
          Voir tant de monde se diriger vers les
        classes, c’est réconfortant pour l’avenir.   breux qu’il y a quelques années (les moins   C’est ce que vous demande la rédaction
        Hélas ! il n'y a pas assez de professeurs,   de vingt ans en France : 16 500 000).  de ] 2, en vous souhaitant une belle, une
        et pas assez de locaux scolaires pour vous   La plupart d’entre vous entreront donc   excellente année scolaire.
        accueillir. Des efforts considérables ont   dans des classes surchargées. Le moindre
        été faits pour construire au plus vite  petit chahut y prend des proportions            Bertrand PEYREGNE.




                                                  > PAS ASSEZ DE CLASSES A EPINAC-LES-MINES : LES PROFESSEURS
                                                 fl
                                                   1 ET LES HABITANTS CONSTRUISENT EUX-MÊMES LE C. E. G.

                                                                                    A Epinac-les-Mines (une ville de 3 000 habi­
                                                                                  tants située près d'Autun, en Saône-et-Loire),
                                                                                  comme en une multitude de villes françaises, il y
                                                                                  a de plus en plus d'élèves. Les classes existantes
                                                                                  se révèlent bien trop petites. Pour y remédier,
                                                                                  il fallait construire un C.E.G., un collège d'en­
                                                                                  seignement général. Les projets étaient prêts
                                                                                  depuis longtemps. Seulement... Il fallait pour
                                                                                  les réaliser la somme de 210 millions, que la
                                                                                  petite ville ne possédait pas.
                                                                                    Si bien que les élèves d'Epinac risquaient de
                                                                                  se retrouver, dans quelques jours, affreusement
                                                                                  serrés dans des classes surchargées.
                                                                                    Eh bien! non. Le moire, les professeurs n'ont
                                                                                   pas voulu qu'il en soit  ainsi. Ils ont pris les
                                                                                  pelles, les pioches et les  truelles. Aidés par les
                                                                                   habitants, ils ont démoli  les bâtiments vétustes
                                                                                  d'un ancien aérium que  possédait la commune,
                                                                                  Un instituteur s'est mis ___  ____  r_.
                                                                                                     au volant d'une pel-
                                                                                  leteuse. Tout monde s'entraidant, travaillant dur,
                                                                                  les travaux ont avancé vite.
                                                                                    Dans quelques jours, à la rentrée, tout sera
                                                                                  prêt. Un groupe scolaire préfabriqué se dressera
                                                                                  à l'emplacement du vieil aérium. Et les enfants
                                                                                  d'Epinac pourront travailler normalement dans
                                                                                  des classes dignes de 1963...
                                                                                    Ce n'est pas la première fois que la popula­
                                                                                  tion d'une commune se groupe ainsi pour cons­
                                                                                  truire son école. En diverses régions, il y a
                                                                                  eu plusieurs réalisations semblables. Mais c'est
                                                                                  beau, ne trouvez-vous pas ?
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