Page 39 - Coeurs Vaillants Num 36

seuls cette affluence, celle-ci dure toute l’année. C'est presque
un échantillonnage de nationalités : retraités belges, anglais,
néerlandais, allemands, tous créent une sorte de colonie de
leur propre pays sur le sol espagnol. Bien entendu, tous
contribuent à ce mouvement.
Le coût de la vie en Espagne paraît à nous, Français, éton­
namment bas. Le tourisme apporte énormément, l'an dernier
24 millions de pesetas, alors que l’exportation d’oranges, qui,
normalement, devrait venir en premier lieu, n'a rapporté que
8 millions de pesetas ; d'autres denrées exportées telles que :
le vin, l'huile d'olive, le muscat séché, le cuir, subissent une
courbe descendante...
Il est intéressant de remarquer que Malaga est le cœur de
l'Andalousie, considéré comme étant le point du monde où
l'Orient et l'Occident se fondent. Aux yeux des Arabes, cette
lumineuse province est un véritable Eden ; ce pays grandiose et
montagneux, si varié, avec ses côtes séduisantes, connaît
en été une température idéale.
MALAGA
fa
Les artistes ont toujours chanté le charme de cette terre sans
rivale en célébrant l'esprit, la douceur et la grâce de ses
habitants.
En dehors de son port, Malaga est une petite ville agréa­
blement ombragée par des arbres splendides. C'est là quç
Pablo Picasso vit le jour. C’est aussi aux alentours de Malaga
que sont ces vignes fameuses dont les vins, aujourd’hui,
subissent le coup de la mode qui se tourne vers des vins plus
secs. Ce vin connu du monde entier ne compte pas moins de
vingt-sept crus, dont l’Espagne exporte encore plus de 5 mil­
lions de litres par an.
Fait étonnant, ce n’est pas la ville de Malaga qui s'est le plus
développée, mais ses alentours tels que : Tonemolinos et
Marbelias, actuellement comparé au Saint-Tropez français.
L'ANDALOUSIE, LA VRAIE
Pourtant, derrière les gratte-ciel, dans les quartiers où ne
séjournent pas les touristes, vivent les Andalous. Ils vivent
dans leurs maisons basses et pauvres. Ils sont pêcheurs sur de
petites barques, cultivateurs dans les grands domaines. Des
garçons de ton âge guident les ânes, transportant les maté­
riaux qui construiront les immeubles qu’ils n'habiteront pas.
Lorsque la huit est tombée, dans tous les villages, hommes,
femmes et enfants se réunissent sur la place.'Les guitares se
mettent à jouer, les Andalous chantent leurs joies et leurs
peines. Ils chantent le flamenco, la longue plainte du peuple
espagnol.
Reportage LÉAH LOURIÉ.

LA FAÇADE DE L'ANDALOUSIE
Les voitures espagnoles (Fiat d’origine et fabriquées en
Espagne), si rares auparavant, sillonnent les routes remises
en état. La construction progresse aussi. Entre Malaga et
Gibraltar, on ne cesse de faire des plans, de porter des pierres,
on touille le ciment. Sur la côte andalouse, longue de 60 kilo­
mètres et large de 1 kilomètre, on découvre une succession de
gratte-ciel auprès desquels voisinent quantité d'immeubles,
d'hôtels et de villages neufs. En un mot, tout semble sortir de
terre.
Quelle surprise ! On se croirait presque dans le désert cali­
fornien. La ligne et le dessin des bâtiments y sont semblables,
mais inutile de dire que la qualité diffère... Finalement, 80 p. 100
de ces bâtiments paraissent étrangers à leur propre terre.

UN PARADIS POUR LES TOURISTES
Cette côte merveilleusement ensoleillée est comparable à
un point de ralliement, le monde entier semble s'y donner
rendez-vous. Il ne faut pas croire que juillet et août connaissent