Page 35 - Coeurs Vaillants Num 36
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7.  — Il est aussitôt emmené par Graviani dans la villa. Il est furieux   8.  — « Nous vous garderons dans une des chambres du premier
      de s'être laissé prendre. « Que comptez-vous faire de moi, gui­  étage, dit Graviani. Et vous finirez bien par parler. » Pendant ce
      gnols? » dit-il avec une belle arrogance. — « Vous allez nous ren­  temps, Lestaque et Bastagaille, qui se sont donné rendez-vous au
      seigner sur l'homme que vous avez recueilli hier », répond Steller.   café « Le Luxembourg », sont étonnés de ne pas y trouver leur ami.
      — « Rien à dire. Nous l'avons laissé à Courcelle. Depuis.,- perdu   «Tu sais, dit Bastagaille rassurant, en vacances, Gatignol a l'habi­
      dans la nature ! » Pourtant, les deux autres pensent — à tort — que   tude de se lever assez tard dans l'après-midi. » Mais Lestaque, que
      Gatignol en sait davantage.                           son flair ne trompe jamais, pense à autre chose.-






















      9.  — Graviani et Steller ont enfermé Gatignol dans une chambre où   10.  — Il y trouve une petite feuille de papier où sont écrits ces mots :
      il est gardé à vue par Steller qui n'arrête pas de lui poser des ques­  « Bastagailte. Hôtel de Seine, BAB. 18-24. » Il s'agit évidemment du
      tions. Il ne veut répondre à aucune, et s'amuse à regarder dédai­  numéro de téléphone d'un ami de leur prisonnier.'Il va mettre cette
      gneusement Graviani qui fait l'inventaire des objets qu'ils ont trou­  découverte à profit. Au café « Le Luxembourg », Lestaque réfléchit
      vés dans ses poches.                                  toujours ; et brusquement, il se décide : « Viens, Basta, nous allons
                                                            à ton hôtel d'où nous téléphonerons à mes collègues du Quai ! »























      11.  — Quand ils arrivent à l'Hôtel de Seine, le réceptionniste dit à   12.  — ... Sachez que nous tenons votre ami et que, si vous prévenez
      Bastagaille que quelqu'un l’a demandé au téléphone, qu’il doit   la police, nous nous en apercevrons très vite et ce sera lui qui
      rappeler à un numéro qu'il a noté pour se mettre en rapport avec un   paiera. » — « Qu’est-ce qui me prouve que vous ne me racontez
      certain Durand. Sitôt dans la chambre de Bastagaille, c'est Lestaque   pas des histoires? » — « Rien, mais je vous conseille de me croire.
      qui prend l’appareil. Il entend une voix grave : « Durand n'est natu­  On ne fera aucun mal à votre ami. Juste le temps de régler nos
      rellement pas mon nom et le numéro où vous m’appelez est le   affaires et nous quittons la France. A ce moment, nous le libérerons,
      numéro d'un café...                                   il pourra parler, nous serons loin. » Lestaque, angoissé, hésite.
                                                                                                    (A suivre.)
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