Page 5 - Coeurs Vaillants Num 31
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CELTlOlE










      ORIGINE DES MÉLODIES BRETONNES
                   Avant de vous présenter quelques-uns de ces disques, il
                  faut, toutefois, vous donner quelques explications sur l'origine
                  de cette musique qui étonne avant de conquérir.
                   Ses lignes mélodiques remontent très loin et un savant érudit
                  du XIXe siècle, Hersart de la Villemarqué, fut très étonné de
                  découvrir les mêmes mélodies et les-mêmes rythmes en Cor­
                  nouaille anglaise, en Écosse et en Irlande. Le rapprochement
                  fut facile à faire, elles avaient la même origine celtique du fait
                  qu'entre la Bretagne et ces pays il y eut, au temps des invasions
                  barbares, d'importants déplacements de population. Ces
                  mélodies sont simples, et pourtant, elles ont du caractère,
                  un charme malheureusement vite rompu si l'on ne respecte
                  pas scrupuleusement la cadence et la fin des phrases musi­
                  cales qui, contrairement aux mélodies « latines », ne retombent
                  pas toujours.

       LES INSTRUMENTS
                    La Bretagne fut christianisée par les moines gallois, irlan­
                  dais, et ces derniers introduisirent en Bretagne, et de ce fait
                  en Europe, la «Cithara anglica», qui devint la harpe celtique
                  bretonne plus petite que la harpe que l’on connaît habituel­
                  lement.
                    D'autres instruments prirent naissance :
                   — le biniou traditionnel à un seul bourdon, dénommé biniou-
                  koz. C’est celui qxie les spécialistes préfèrent pour entraîner
                  le? danses.
                   j— le biniou-braz est la cornemuse perfectionnée dont les
                  timbres et les 3 bourdons permettent de jouer en groupes ;
                   — la bombarde, instrument très ancien, qui eut, et qui a
                  toujours, ses champions, tel le regretté Étienne Rivoallan qui
                  a laissé à la jeûnasse bretonne le souvenir d'un grand artiste
                  et d'un grand chrétien.
                    Enfin, il faut noter aussi l’usage de la vielle en Bretagne,   FeSTIVâL D6S CORIWS
                  particulièrement dans la région de Penthièvre et de Saint-Malo,
                  c’est-à-dire de la baie d’Yffigniac à Cancale.
                    Dans la Bretagne intérieure, on dansait aussi beaucoup,
                  mais les instruments étaient moins répandus et le chant des
                  assistants guidait le pas des danseurs.

       QUIC-EN-GROIGNE ET LES AUTRES...
                    Avant la dernière guerre, il y avait peu de Bagadou (pluriel
                  de Bagad en Breton) à cause justement de la difficulté d’ac­
                  corder les binious traditionnels. Une fois cette difficulté vaincue
                  par l'utilisation des cornemuses, de nombreuses collectivités
                  créèrent leur bagad et plus de 40 000 jeunes sont certainement
                  passés dans ces groupes depuis leur création.
                    Actuellement, les bagadou regroupent plus de 6 000 jeunes
                  qui sonnent en formation alors que les plus anciens et les plus
                  experts sonnent par couple (biniou-bombarde) dans les cercles
                  celtiques (groupes de danseurs) ou pour leur plaisir person­
                  nel...
                    Des écoles publiques ou privées, de grandes villes ou de
                  petits bourgs, et même la Marine Nationale (bagad de la Base









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