Page 29 - Coeurs Vaillants Num 27
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air. Le tout était peut-être bien rudimentaire, mais les deux   sait si le mystérieux bateau englouti ne recélait pas un fabuleux
  , intrépides garçons avaient confiance en leur matériel. Ensuite,   trésor?
  j ils découvrirent une vieille barque abandonnée dans une crique   Guidés par cette idée qui enflammait leur imagination, Luc et
    isolée, la calfatèrent et la remirent à flot.            François stoppèrent sur la mer calme et se préparèrent à
                                                             plonger. La caméra était au point. Divers essais avaient été
                                                             satisfaisants et le film développé laissait entrevoir d'immenses
                              *
                             * *                             possibilités.
                                                              — Tu descends le premier, dit Luc. Tu gagnes l’épave, la
                                                             visites, pendant que je filme.
      C’est ainsi qu'après tant d'efforts tenaces ils purent accom­
    plir leur première plongée en profondeur.                 — D'accord, on y va, approuva François en ajustant son
                                                             masque devant ses yeux.
      Dès leur travail terminé au port, ils sautaient dans leur
                                                              Ils descendirent les degrés de l'échelle crochés sur le bord et,
    barque et s’éloignaient vers le large. La mer était à eux et, avec   l'un après l’autre, se renversèrent vers les profondeurs. Des
    une joie sans égale, ils en forçaient l’un après l'autre les fasci­
    nants secrets.                                           bancs de poissons effarouchés fuyaient à l’approche des intrus.
                                                             Le silence, un silence absolu, enveloppait les deux plongeurs
      Un jour, ils découvrirent une masse d'ambre gris flottant   dans un épais mystère.
    entre deux eaux. Un autre jour, ils durent livrer combat à une   Luc suivait le sillage de bulles d'air de son camarade. L'indi­
    murène qui les guettait dans un trou de rocher rouge. A cha­  cateur de profondeur marquait dix-huit mètres. Le fond rocheux
    cune de leurs sorties, ils revenaient avec un chargement de   apparaissait sous eux, dans une lumière diffuse, avec çà et là
    poissons. Leurs affaires allant bien, ils purent s'acheter une   la tache sombre d’un tapis d'algues mouvantes.
    caméra étanche afin de réaliser leur rêve : tourner un film sous-
    marin.                                                    Les deux jeunes explorateurs cherchèrent en vain l’épave.
                                                             Ayant sans doute mal calculé son emplacement, ils ne purent
      Par un bel après-midi ensoleillé, les deux garçons partirent   la retrouver. En s'obstinant, ils risquaient de perdre de vue le
    dans leur bonne vieille barque jusqu’à environ deux milles de la   long filin lesté qui pendait de leur barque.
    côte, vers un endroit où, au cours d’une précédente plongée, ils
    avaient repéré une épave gisant par vingt mètres de fond. Qui                                     (A suivre).
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