Page 4 - Coeurs Vaillants Num 18

Insecte noble au point qu'il lui était permis de partager la
gloire impériale avec l'aigle, l'abeille a fait couler beaucoup
d'encre. Jugez-en : plus de vingt mille ouvrages ont été écrits
L'architecture des ruches est variée à l'infini. Ce groupe-ci sur sa vie, son travail et son organisation.
ne fait-il pas penser à un village africain ? Il faut dire que le sujet en vaut la peine. L'abeille n’a-t-elle
pas « inventé » comme l'homme, et même avant lui, le travail
spécialisé, les classes sociales, l’habitation collective, l'armée,
les nurseries, le langage même?
Sous ces brillants dehors, il convient tout de même de voir
comment les choses se passent.

Si, par une belle journée d'été, vous souleviez avec, ô
combien de précautions ! le couvercle d'une ruche, un monde
effrayant apparaît. Une foule énorme d’insectes se presse, se
- > w bouscule et se chevauche. Le désordre semble roi, la confu­
sion paraît régner partout. Pourtant, cette première impression
est fausse, car aucune société n'est organisée d’une façon
aussi stricte que celle des abeilles. Dans la ruche, chaque
individu, selon sa spécialité et son âge, fait une tâche déter­
minée. On n'est pas abeille en général, on est soldat ou ouvrière
et encore spécialisée ! Il y a les nourrices, les cirières, les buti­
neuses, les nettoyeuses. Il y a les abeilles gardant la ruche et
celles s’occupant plus particulièrement de la reine. Autrement
dit, les sentinelles et les gardes d'honneur. Quand on pense
... Pt cet autre à un village de montagne dont chaque