Page 37 - Coeurs Vaillants Num 18

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C. V. —Quel est, d'après chacun d’entre vous, le métier le
plus beau et le plus utile aux autres?

PHILIPPE. — Le plus beau des métiers, celui que j’aimerais
pouvoir exercer : pilote sur une grande ligne aérienne. J’aime
Premier mai, fête de tous les travailleurs ! « Cœurs Vaillants » beaucoup les voyages, l’aventure... C'est très difficile à pré­
se devait de parler de cette fête qui, dans le fond, est celle de parer. Il faut travailler les maths et passer ses deux bacs. Je
tous les hommes... Car tous les hommes sont des travailleurs. vais tout de même essayer d’y arriver. Reporter à la télévision
Nous avons pensé que notre grand débat mensuel était la me plaît également beaucoup, comme Roger Couderc. Der­
meilleure formule pour aborder le très vaste sujet du travail. nièrement, dans ma classe, nous avons fait une enquête, la
Sept garçons nous ont dit quel était le métier qu'ils considé­ moitié des élèves voulait devenir pilote et l'autre moitié reporter
raient comme le plus beau et le plus utile. à la télé. A mon avis, les artistes n’exercent pas un véritable
Comme chaque mois, nous te demandons de donner ton métier. Un jour, j’ai voulu aller parier à Fernand Raynaud, il
point de vue à la rédaction. De plus nous te proposons, à partir m'a envoyé promener. Pourtant, sur scène, il a l’air d'un gars
de ce débat, de préparer une séquence de télé-Raliye. C'est sympathique. Quant aux laveurs de carreaux, les employés
pourquoi tu iras lire la page 2. des pompes funèbres, je trouve que ce ne sont pas des pro­
Mais laissons la parole aux lecteurs... fessions.
Luc ARDENT.
JACQUES. — Je voudrais devenir coiffeur. Dans ma famille,
on est coiffeur depuis des générations, sauf mon père qui, lui,
est ébéniste. Je trouve le métier de mon père également très
beau. Ce sont deux professions où l'on doit avoir de l'imagina­
tion, où il est possible de créer de belles choses. J'aime tout
ce qui est artistique. Je ne suis pas de l'avis de Philippe. Les
artistes, ils nous procurent de la joie, c’est l'essentiel. Ça ne
me déplairait pas du tout si je pouvais devenir chanteur. A
un moment, j'ai pensé que je pourrais entrer au séminaire. Je
ne l’ai pas fait, car les études qu'il fallait faire étaient trop dures
pour ma petite tête. Cela ne m'empêche pas de considérer que
se préparer à devenir prêtre est quelque chose de très beau.
PATRICK. — Tous vos métiers de pilote, de reporter, de
coiffeur... c'est bien gentil, mais ça ne vaut pas une petite
profession bien tranquille comme celle de comptable que j'es­
père pouvoir exercer plus tard. Moi, l’aventure, ça ne me dit
rien du tout. J'aime bien bricoler surtout l'électricité, mais on
JACQUES : 12 ans. peut le faire dans ses loisirs. Philippe nous dit que les artistes
ne sont pas toujours aussi aimables que l’on se le figure.
C’est vrai, mais il faut se mettre à leur place, il y a des jours où
ils en ont par-dessus la tête. Ah ! je préfère de beaucoup deve­
nir comptable. Comme Jacques, j’ai eu l'intention de rentrer au
séminaire, mais ça n'a pas marché. Un métier que je ne com­
prends pas, c’est celui d'éboueur. Si les gens qui l’exercent
avaient travaillé un peu plus sérieusement dans leur jeunesse,
ils ne seraient pas obligés de faire ce métier.

JEAN-PIERRE I. — Je voudrais devenir électricien en
automation. Travailler sur les cerveaux électroniques, ça doit
être quelque chose de passionnant. Je fais aussi des numéros
de clowns, c'est très intéressant. Ce doit être un beau métier
pour celui qui l’exerce, mais, moi, je n'aimerais pas le faire
professionnellement. Devenir dessinateur industriel me plairait
aussi, mais les maths... Bien sûr, qu’il y a des métiers peu
XAVIER : 12 ans 1/2.