Page 4 - Coeurs Vaillants Num 13

Photos BIPS.

GARDE

SI MAJESTÉ

Les touristes sont là, piétinant devant le palais. Ils sont
bouche bée ou enthousiastes. Ils parlent, se poussent du
coude, photographient à tour de bras. L'objet de leur admi­
ration? Quelque œuvre d’art, quelque merveille de la
nature? Tout simplement un homme, et même pas célèbre!
Un garde de sa Très Gracieuse Majesté Britannique.
TIRÉ A QUATRE ÉPINGLES
Il est juste de dire que, si l'homme n'est pas célèbre par lui-
même, l’unité à laquelle il appartient l'est pour deux et que son
uniforme l'est pour quatre !
Il faut dire aussi que, si les touristes sont si friands du spec­
tacle, il en vaut la peine. Jugez-en par vous-même : Un homme
immense engoncé dans un uniforme magnifique, casqué,
botté, sanglé de la pointe des pieds à la racine des cheveux,
immobile comme une statue et muet comme une tombe.
La parfaite « stratification » à laquelle parviennent les gardes
de Sa Majesté ne leur est pas naturelle. Bien sûr le traditionnel
flegme britannique joue son rôle et il serait sans doute plus
difficile à un Italien de parvenir à cet état. Mais le rôle de la
volonté et du « dressage » est tout de même primordial.
Le candidat au régiment des gardes doit subir un entraîne­
ment très dur. Le jeune « bleu », des heures durant, brosse,
polit, fait briller, repasse, nettoie, époussette. Une plaisanterie
< classique d’ailleurs est de dire: « Engagez-vous dans l’armée
et vous verrez le monde, engagez-vous dans les gardes et vous
l'astiquerez. »